Les aides au cinéma ont dynamisé l’emploi

par Nicole Vulser

Le Monde, 4 avril 2007

Une politique volontariste de soutien au cinéma se traduit par des créations d’emplois. C’est l’une des conclusions de la seconde étude de l’Observatoire de la production audiovisuelle et cinématographique en Ile-de-France, rendue publique, mardi 3 avril, et réalisée par la commission du film d’Ile-de-France et par Audiens.

En 2006, le nombre d’entreprises a augmenté mais moins rapidement qu’entre 2001 et 2005 (+ 20 %). L’étude recense 3 902 entreprises en Ile-de-France et 1 523 dans les autres régions (soit 158 de plus qu’en 2005 au total). Générant davantage d’activité, elles ont employé, en 2005, 110 000 personnes en Ile-de-France (+ 9 % par rapport à 2004), sur un total de 130 000 professionnels. Après une chute des effectifs entre 2001 et 2003, le redressement opéré en 2004 se confirme en 2005.
Dans le même temps, la masse salariale augmente dans des proportions moindres (+ 7,4 % en 2005). Les périodes d’emploi sont donc plus courtes ou les niveaux de salaires moins élevés.
Selon cette étude, « l’effet cumulé du fonds de soutien de la région Ile-de-France (14 millions d’euros en 2005) et du crédit d’impôt (national) pour le cinéma et l’audiovisuel - estimé à 80 millions d’euros - sont déterminants ». Ces soutiens publics ont permis d’augmenter les tournages de films internationaux en Ile-de-France, qui ont apporté 50 millions d’euros à l’économie locale en 2005.

Notons que la Grande-Bretagne et, récemment, l’Allemagne ont adopté des mesures de crédit d’impôts qui permettent aux producteurs de bénéficier de 20 % d’abattements sur toutes les dépenses réalisées sur leur territoire. Cela permet à Londres de bénéficier d’une dizaine de longs métrages produits par des studios américains chaque année. Ceux-ci représentent 40 % de l’activité du secteur.
Longtemps, malgré leurs tarifs élevés, la réputation des équipes techniques françaises a permis de lutter contre les coûts très bas pratiqués en Europe centrale. En Europe, seul le Grand Londres propose aujourd’hui un niveau de technicité comparable à celui de la région parisienne.
(Nicole Vulser, Le Monde, 4 avril 2007)