Les négociations sur le statut des intermittents reportées à septembre

par Nathaniel Herzberg

La Lettre AFC n°145

Tout l’enjeu de cette réunion tenait au calendrier qui serait arrêté. La CGT souhaitait négocier immédiatement les bases du futur dispositif d’indemnisation du chômage des artistes et techniciens. La CFDT ne voulait pas même en parler, jugeant prioritaire la question de l’emploi artistique, c’est-à-dire du recours à l’intermittence, des abus, des contrôles. Le Medef entendait s’assurer que le sort des professionnels du spectacle dont le régime affiche près de 952 millions d’euros de déficit ne serait pas renégocié avant celui de l’ensemble des salariés dont le trou pourrait dépasser les 13 milliards d’euros et la convention arrive à échéance le 31 décembre.

Le calendrier a donc surtout satisfait le Medef et la CFDT. Sans provoquer toutefois de colère à la CGT. Jean-Christophe Le Duigou secrétaire confédéral de la centrale pilotera la négociation entre les syndicats du secteur culturel. Son travail devrait consister à étudier et chiffrer l’ensemble des propositions y compris celles de la Coordination des intermittents, absente jeudi afin qu’en septembre, les partenaires sociaux disposent de suggestions et de pistes. Les vrais affrontements pourront alors commencer.

« La politique de l’emploi culturel ne doit pas être uniquement financée par les employés du secteur privé », a insisté Denis Gauthier-Sauvagnac, vice-président du Medef, en appelant à la « solidarité nationale ».
La CFDT a elle aussi réclamé un investissement de l’Etat, en demandant, que soit maintenu le Fonds transitoire, qui a permis de repêcher 4 500 exclus du nouveau régime. Elle a également fait part de ses « interrogations sur le périmètre », c’est-à-dire les métiers qui entrent dans le champ de l’intermittence.
(Nathaniel Herzberg, Le Monde, 18 juin 2005)