Les ratés des grands chantiers de la culture

par Emmanuel de Roux

La Lettre AFC n°113

Au Palais de Tokyo, le ministre n’a pu que constater le désastre. La situation déplorable du Palais de Tokyo est la conséquence d’un arrêt du chantier, celui du Palais de l’image, puis du cinéma, et d’un transfert du programme vers l’immeuble construit par Frank Gehry, 51, rue de Bercy.

Au départ, le projet était de caser rue de Bercy trois institutions antagonistes liées au septième art:la Cinémathèque et le Musée Langlois d’une part, la Bibliothèque du film (BiFi) et enfin les archives du Centre national du cinéma . L’intérieur de l’édifice a donc été entièrement vidé. Le théâtre à l’italienne qu’il contenait, une des réussites de l’architecte californien, a disparu. Le ministre avait émis l’idée que l’opération, boiteuse, pouvait être suspendue.
Que faire, dans ces conditions, de l’ex-Centre américain, acheté à l’époque
23,5 millions d’euros ? Le vendre et laisser les institutions cinématographiques là où elles sont ? Mais peut-on céder un bâtiment en cours de travaux (ils ont déjà coûté plus de 5 millions d’euros) et dont le POS impose un " usage culturel " ?
(Emmanuel de Roux, Le Monde, 17 août 2002)