Lussas : le festival du doc en accusation

par Didier Péron

La Lettre AFC n°157

La coexistence de ces différentes cinématographies n’aurait probablement posé aucun problème si les organisateurs, émus par la violence du conflit entre Israël et le Hezbollah, n’avaient décidé, pour le moins maladroitement, de marquer le coup en retirant du programme quelques films israéliens afin de les remplacer par d’autres, libanais ou palestiniens, invités de dernière minute. Certains réalisateurs israéliens ont décidé, par solidarité, de ne plus participer à la manifestation. Du coup, des 18 films annoncés dans la section " Route du doc ", il n’en reste que 7, et des trois journées israéliennes prévues au départ, n’en subsistent plus qu’une, qui se déroulera aujourd’hui entre projos et débats.
Le quotidien israélien Haaretz s’est fendu d’un article virulent contre le festival de Lussas, accusant les organisateurs de boycotter culturellement Israël. [...]

Christophe Postic, coprogrammateur avec Gaël Lépingle de ces journées " Route du doc ", se défend de toute censure ou de boycott et assure que cette redéfinition du programme a été prise après de longues discussions et réflexions : « On a décidé de marquer une rupture, on ne pouvait pas faire comme s’il ne se passait rien. »
(Didier Péron, Libération, 23 août 2006)