"Nos années docs", Documentaire Sur Grand Ecran fête ses 15 ans

Au MK2 Beaubourg, du 16 au 23 octobre 2007

C’est avec un film au casting chic que s’ouvre, ce mardi soir, le festival-anniversaire des Quinze ans de Documentaire sur Grand Ecran (DSGE). Rien moins que Jean-Paul Sartre, André Gide, Picasso, Jean Rostand, Le Corbusier ou Joliot-Curie…

Ces têtes pensantes de l’après-guerre sont au générique d’un documentaire de Nicole Védrès datant de 1949 que Chris Marker a choisi d’exhumer des archives du cinéma. Un vieil essai sur la modernité - sur toutes les modernités - que l’association DSGE a voulu placer en ouverture emblématique de « Nos années docs », une programmation d’une semaine à Paris pour fêter ses quinze années vivifiantes de diffusion.

A l’origine de DSGE, il y a une revendication : voir le documentaire sur grand écran. C’était il y a quinze ans, et l’association qui s’est créée alors peut se réjouir aujourd’hui de voir les documentaires franchir les seuils des salles de cinéma, à raison de plusieurs films par semaine.

Mais aussi et surtout de voir l’épanouissement de ce cinéma en une multiplicité de styles, de genres et de formats. Et ce malgré l’étroitesse d’un marché pris en étau entre les industries implacables de la télévision et du cinéma. Bien sûr, cette embellie n’est pas le résultat du seul travail des nombreux festivals et associations consacrés au documentaire. L’éclosion d’une jeune génération de cinéastes, attirés par l’économie modeste et l’engagement quasi naturel de ces indispensables chroniques du réel, y est pour beaucoup.

Cet anniversaire est le prétexte à une programmation exceptionnelle qui sera présentée à Paris, au MK2 Beaubourg, avant de circuler pendant deux mois dans différentes salles des régions de France.

Outre un panorama distingué des quelques films qui ont marqué ces « années docs » (A l’ouest des rails de Wang Bing ou S 21 de Rithy Panh), DSGE a exhumé quelques perles du patrimoine (des chefs d’œuvre rares comme Déjà s’envole la fleur maigre, du cinéaste récemment disparu Paul Meyer ou Harlan County USA de Barbara Kopple) et ouvert largement ses portes aux jeunes cinéastes. Un choix de courts et longs métrages où se lisent les nouvelles écritures de demain. Sur la piste de Julien Samani, Sub de Julien Loustau, Profite motive and the whispering wind de John Gianvito ou Buffer zone de Saler Najari… Autant d’échos de l’hommage de Chris Marker à Nicole Védrès, qui lui a « appris que le cinéma n’était pas incompatible avec l’intelligence ».

(Source, Liberation, 14 octobre 2007)

Visitez le site officiel