Où Claude, Evelyne et bien d’autres cessèrent de se languir au fond d’une boîte à chaussures...
par Eric Dumage, AFC, et Jean-Noël Ferragut, AFCSur celle-ci, remplie à ras bord d’une pile de petits tirages photographiques (13 x 18 au plus), de toute évidence d’époque, on peut lire, écrit en travers de la main du marchand qui la propose, la mention " Collection Chevereau ". Ça alors !
A la question : « Pardon monsieur mais qu’entendez-vous par Chevereau ? », la réponse ne se fait pas attendre, et s’engage le dialogue suivant :
« Chevereau, le cameraman qui a opéré dans les années 1950-1960 !
– Claude Chevereau ?
– Lui-même !
– Mais Claude Chevereau est plus connu pour la maison de location qui portait son nom que comme technicien de cinéma.
– Sans doute mais il a débuté à la caméra sur les tournages et il prenait aussi beaucoup de photographies.
– Vous permettez que l’on jette un coup d’œil ?
– Allez-y... »
Et, un peu plus tard :
« Il y a des choses intéressantes, combien est-ce la photo ?
– C’est un lot, le tout pour 250 euros !
– Alors, dans ces conditions, ça mérite réflexion.
– Mais vous savez, ce n’est qu’une petite partie de la collection.
– C’est-à-dire...
– Ce ne sont que les petits tirages ; il y a encore des grands tirages, des films Super 8 et des bobines 16 mm.
– Il est possible de les voir ?
– Je ne les ai pas avec moi, mais appelez-moi quand vous voulez pour prendre rendez-vous. »
Aussitôt dit, aussitôt fait, et, après un détour par la Foire à la photo de Chelles jusqu’à un ultime rendez-vous à Paris intra-muros, l’affaire est dans le sac, ou plus exactement dans quatre sacs, de simples sacs en papier. Et c’est ainsi que pour quelques dizaines d’euros supplémentaires, l’AFC se porte acquéreur de " quelques-uns " des petits trésors d’une " Collection Chevereau "...
En effet, mis à part le côté " sentimental " que peut avoir ce type d’acquisition, il nous a semblé évident, à la vision des premières photos, que ce fruit du hasard ne pouvait trouver refuge nulle part ailleurs qu’à l’AFC – notre marchand collectionneur en convenant bien volontiers.
Vu cette petite quantité de documents que Claude et Evelyne Chevereau ont rassemblés rue de la Chine, tout au long de leur vie de cinéma, cela tombe sous le sens que bien d’autres trésors existent et se cachent ici ou là. D’où une ou deux questions qui turlupinent sans doute encore aujourd’hui bon nombre d’entre nous : « Mais au juste, qu’a-t-il bien pu advenir à tous les documents et autres petites merveilles de mécanique et d’optique qui ont fait les beaux jours de la maison " Chevereau, au Service du Cinéma " au lendemain de sa fermeture et n’y aurait-il pas un jour moyen, et dans quelle mesure, que soit réuni ce qui est encore possible de l’être ? »
PS n° 1 - Puisque le quart d’heure syndical " documents et outils de notre mémoire collective " n’est pas écoulé, signalons, à titre d’information, que Bernard Chateau, grand collectionneur devant l’Eternel, lui qui a présenté au dernier Micro Salon une voiture travelling restaurée avec laquelle il avait travaillé dans les années 1960, s’apprête à ouvrir avec des amis et connaissances un petit musée du cinéma qui sera situé entre l’Ouest parisien et la Normandie.
PS n° 2 - Petite annonce à destination de notre ami René Vaysses : « Cher René, s’il t’est donné l’occasion de lire ces lignes, qu’en est-il de ta superbe collection de projecteurs et autres accessoires lumière que tu as, pendant tant d’années, si respectueusement rassemblés ? »
PS n° 3 - En portfolio, un aperçu des images constituant la " Collection Chevereau ". Elles ne représentent qu’une petite partie de cette collection qui reste à répertorier, dater et légender...