Où il est question de la restauration par Mikros image de "La Vie de château", de Jean-Paul Rappeneau, photographié par Pierre Lhomme, AFC

par MPC Paris La Lettre AFC n°243

La Vie de château, film en noir et blanc de 1965 réalisé par Jean-Paul Rappeneau et photographié par Pierre Lhomme, AFC – est présenté en Sélection officielle à Cannes Classics. François-Régis Viaud, directeur de la restauration à Mikros image, retrace les principales étapes du travail effectué par son équipe.

La Vie de château, format 35 mm, cadre 1,66:1
Après une expertise complète du négatif image monté sur lequel nous avons réparé quelques collures et refait intégralement les amorces, nous avons scanné en 2K l’image du film et les différents éléments complémentaires, (fonds neutres, négatif titrage, film annonce).
La première étape de la restauration s’est portée sur la stabilisation et la suppression de premières poussières récurrentes présentes sur la pellicule, cette opération semi-automatique est effectuée au plan par plan. Nous avons ensuite effectué les compléments de restauration image par image pour supprimer les défauts restants, traces de colle, déformations aux changements de plans, cassures, rayures, etc.

A la demande de Jean-Paul Rappeneau, certaines images d’archives de la Seconde Guerre mondiale (scènes du débarquement) insérées dans le montage original ont subit un traitement de restauration plus poussé, pour améliorer leur intégration. Un traitement spécifique de dégrainage a été appliqué pour rendre plus facile à l’œil du spectateur la vision des ces plans montés au milieu d’image tournées en 1965.
Pierre Lhomme, AFC, directeur de la photo sur ce film, a supervisé l’étalonnage. Cette collaboration a permis de redonner l’éclat des lumières tel qu’il souhaitait les voir lors de la sortie du film. Une attention toute particulière a été portée sur les plans de nuit américaine qu’il fallait raccorder avec les plans tournés de nuit. Le résultat, lors de la projection de contrôle, fut salué par le réalisateur qui découvrait le film en projection numérique pour la première fois, cinquante ans après sa première sortie en salles.

Pour la restauration son, nous sommes partis du négatif optique que nous avons numérisé et ensuite restauré en supprimant les différents défauts, (plops, craquements). Le traitement du souffle a, lui aussi, nécessité un traitement particulier. A la demande de Michel Legrand, compositeur de la musique originale du film, nous avons utilisé les enregistrements originaux issus des archives personnelles du musicien pour remplacer la musique du générique début et celle du générique de fin pour apporter une meilleure dynamique en évitant les pleurages.