Où l’on parle du travail de restauration de "La Reine Margot", de Patrice Chéreau
Il y a vingt ans déjà que Patrice Chéreau, produit par Claude Berri, tournait sa Reine Margot, qu’il présenta à Cannes l’année suivante. Vingt ans après, dix ans après avoir été Président du jury, Patrice Chéreau, revient sur la Croisette, entouré de quelques comédiens du film, dont Daniel Auteuil, membre du Jury de Cannes 2013.En prévision du 20e anniversaire de la sortie du film, Pathé a restauré le film en 4K en 2013 et a confié les travaux, sous la direction de Patrice Chéreau, à Eclair Group pour l’image et L.E Diapason pour le son.
Notes concernant la restauration 4K de La Reine Margot par Philippe Tourret (Eclair Group)
- Le 4K permet de restituer toutes les informations, en particulier dans les ombres car Philippe Rousselot a beaucoup joué sur les clairs obscurs en intérieur (on pense aux grands peintres hollandais) et les aubes ou chien et loup en extérieur.
Malgré des ambiances souvent très sombres, les regards des personnages restent toujours lisibles et les noirs gardent toujours des détails (décors, costumes). Il a d’ailleurs remporté le César de la meilleure photo 1995.
- Le grain extrêmement fin (chose rare avec des pellicules négatives très sensibles) et le piqué meilleur que ce que l’on avait à l’époque sur les copies 35 (en tout cas de série).
- Avec ce style d’image, les masters digitbeta et HD n’étaient pas d’une grande aide pour l’étalonnage mais nous disposions d’une copie 35 d’après internégatif pas très bonne mais suffisamment référence pour les ambiances.
- Le film (très découpé) a nécessité trois semaines d’étalonnage, Patrice Chéreau est venu sur deux jours avec François Gédigier. C’était un grand plaisir pour nous car il cherchait toujours à utiliser les outils d’étalonnage numérique pour améliorer des choses qu’il n’avait pas pu faire en photochimie et exprimait simplement ce qu’il aimait et voulait obtenir, donc cela s’est fait assez rapidement.
- Même s’il regardait son film avec distance on sentait qu’il voulait lui apporter la " final touch ", ce qui explique les petits changements de montage (dont la modif’ du texte d’introduction).
- Le négatif était intact quant à la qualité photographique mais assez abimé physiquement (scratchs, rayures), surtout au niveau des coupes effectuées dans le négatif original pour la version courte USA (coupes que nous avons retrouvées mais où il manquait des images). Nous nous sommes dit plus d’une fois : mais pourquoi Claude Berri a-t-il accepté de couper dans le négatif ?
- Il y a donc eu un gros travail de conformation dont le plus compliqué n’était pas tant les changements de montage que la reconstruction de ces images coupées ou manquantes à partir de l’interpositif de la version longue d’origine (d’excellente qualité, il faut le dire : nous avons fait des tests pour voir comment cela matchait puisque beaucoup de plans avaient été coupés non seulement en tête ou en fin mais aussi au milieu).
- Raccorder ces images d’ITP (plus de 300) en plein milieu d’un plan négatif fut une des grosses difficultés rencontrées aussi bien en termes d’étalonnage que de géométrie (palette) et justifie donc que la restauration 4K ait été nettement plus lourde que prévu initialement. Charlotte en parlerait mieux que moi.
- En termes d’étalonnage Karim a du beaucoup jouer avec la saturation des couleurs (en évitant les visages trop chauds en rapport aux fonds ou aux ambiances).
- Compte tenu de ce travail de reconstruction et des changements de montage, il est prévu de sauvegarder sur film cette " Final Director’s cut ".
- C’est une grande satisfaction de retrouver sur grand écran en 4K le modelé et la finesse de l’image souvent osée car très souvent en pénombre de Philippe Rousselot, de plus mise en valeur par une très belle restauration du son.
- Le 4K permet de restituer toutes les informations, en particulier dans les ombres car Philippe Rousselot a beaucoup joué sur les clairs obscurs en intérieur (on pense aux grands peintres hollandais) et les aubes ou chien et loup en extérieur.
Malgré des ambiances souvent très sombres, les regards des personnages restent toujours lisibles et les noirs gardent toujours des détails (décors, costumes). Il a d’ailleurs remporté le César de la meilleure photo 1995.
- Le grain extrêmement fin (chose rare avec des pellicules négatives très sensibles) et le piqué meilleur que ce que l’on avait à l’époque sur les copies 35 (en tout cas de série).
- Avec ce style d’image, les masters digitbeta et HD n’étaient pas d’une grande aide pour l’étalonnage mais nous disposions d’une copie 35 d’après internégatif pas très bonne mais suffisamment référence pour les ambiances.
- Le film (très découpé) a nécessité trois semaines d’étalonnage, Patrice Chéreau est venu sur deux jours avec François Gédigier. C’était un grand plaisir pour nous car il cherchait toujours à utiliser les outils d’étalonnage numérique pour améliorer des choses qu’il n’avait pas pu faire en photochimie et exprimait simplement ce qu’il aimait et voulait obtenir, donc cela s’est fait assez rapidement.
- Même s’il regardait son film avec distance on sentait qu’il voulait lui apporter la " final touch ", ce qui explique les petits changements de montage (dont la modif’ du texte d’introduction).
- Le négatif était intact quant à la qualité photographique mais assez abimé physiquement (scratchs, rayures), surtout au niveau des coupes effectuées dans le négatif original pour la version courte USA (coupes que nous avons retrouvées mais où il manquait des images). Nous nous sommes dit plus d’une fois : mais pourquoi Claude Berri a-t-il accepté de couper dans le négatif ?
- Il y a donc eu un gros travail de conformation dont le plus compliqué n’était pas tant les changements de montage que la reconstruction de ces images coupées ou manquantes à partir de l’interpositif de la version longue d’origine (d’excellente qualité, il faut le dire : nous avons fait des tests pour voir comment cela matchait puisque beaucoup de plans avaient été coupés non seulement en tête ou en fin mais aussi au milieu).
- Raccorder ces images d’ITP (plus de 300) en plein milieu d’un plan négatif fut une des grosses difficultés rencontrées aussi bien en termes d’étalonnage que de géométrie (palette) et justifie donc que la restauration 4K ait été nettement plus lourde que prévu initialement. Charlotte en parlerait mieux que moi.
- En termes d’étalonnage Karim a du beaucoup jouer avec la saturation des couleurs (en évitant les visages trop chauds en rapport aux fonds ou aux ambiances).
- Compte tenu de ce travail de reconstruction et des changements de montage, il est prévu de sauvegarder sur film cette " Final Director’s cut ".
- C’est une grande satisfaction de retrouver sur grand écran en 4K le modelé et la finesse de l’image souvent osée car très souvent en pénombre de Philippe Rousselot, de plus mise en valeur par une très belle restauration du son.