Parution de "Projecteurs & caméras : la collection de la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé"

Contre-Champ AFC n°362

"Pas un pas sans Pathé", proclamait une publicité pour les appareils en 1954. Entre 1897 et le milieu des années 1980, Pathé a produit plus de 150 modèles de caméras et de projecteurs, ainsi qu’une multitude d’accessoires destinés aux professionnels et aux cinéastes amateurs. Dans un ouvrage publié par la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé, Anne Gourdet-Marès, responsable de la collection des appareils de la Fondation, en dresse un inventaire riche en illustrations.

L’inventaire de la collection des appareils de la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé retrace cette histoire en 57 chapitres détaillés et abondamment illustrés. L’auteure fait revivre une épopée technique et industrielle dans laquelle chaque détail comptait.
Depuis le Cinématographe Lumière et la croix de Malte jusqu’au positionnement des perforations et aux divers formats de film inventés par Pathé, chaque engrenage, chaque élément mécanique, chaque solution proposée par les ingénieurs constituaient des innovations dont la finalité était la même : mettre le cinéma à la portée de tous.

Historienne et technicienne du cinéma, Anne Gourdet-Marès est responsable de la collection des appareils de la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé. Ses études sur l’histoire des appareils et de la pellicule ont fait l’objet de plusieurs publications. Elle notamment publié Si on allait au cinéma ! (A dos d’âne, 2018).
Son approche praticienne des techniques cinématographiques l’a conduite à créer des spectacles de lanterne magique et à étudier la manipulation de ce médium pré-cinématographique.

« Des amis écrivains collectionnent des plumes d’oie de copistes médiévaux, d’autres des stylos à pompe des années où les romans s’écrivaient encore à l’encre en flacon.
Pour ma part, je tape mes scénarios et mes découpages techniques dans un bureau où des caméras à manivelle Pathé, Lumière et Gaumont servent de presse-livres à ma collection de tragédies d’Eschyle et de comédies d’Aristophane. Je vis dans un métier où l’Art, le 7e soit-disant, est dépendant de son industrie et, on ne le rappelle pas assez, de la technologie.
On ne devient pas un grand écrivain parce qu’on a récupéré le stylo de Marguerite Duras. Ce n’est pas parce que la Caméréclair de Jean Renoir ou l’une des Parvo Debrie de Chaplin font face à mon ordinateur que l’inspiration viendra à mon secours. Mais j’aime me souvenir de ce que mon métier de raconteur d’histoires en images doit aux fondateurs de la dramaturgie, ainsi qu’aux inventeurs de ces "Merveilleuses Machines Pour Drôles de Fous Filmant". [...]
J’ai commencé ma vie professionnelle avec des caméras à oreilles de Mickey nécessitant quatre costauds avant d’être fixées sur une grue de plusieurs tonnes.
Je suis heureux, aujourd’hui, de pouvoir ranger ma caméra haute définition dans ma poche de chemise. [...]
En regardant à la Fondation Pathé cette exceptionnelle exposition de vieux outils de cinéma, je ne peux m’empêcher de penser qu’avant de tourner la manivelle et d’exposer la pellicule à 16 images par seconde, l’opérateur devait réfléchir. Se souvenir que son bobineau de pellicule pour la journée ne permettait d’enregistrer que 3 ou 4 minutes d’images animées. Qu’il ne pouvait se permettre de rater son cadrage, sa mise au point et son diaphragme.
En somme qu’il fallait réfléchir avant de filmer.
Rien n’oblige à faire comme avant.
Rien ne l’interdit non plus. » Extraits de la préface de Jean-Jacques Annaud, cinéaste et collectionneur.

Date de parution : octobre 2024
Nombre de pages : 392

(Source Fondation Jérôme Seydoux-Pathé)

Dans le portfolio ci-dessous, quelques illustrations tirées des pages de l’ouvrage.