Réflexions après la lecture du journal de Denis Lenoir

par Pierre Lhomme

par Pierre Lhomme La Lettre AFC n°139

Je me suis souvenu qu’au siècle dernier, il y avait des relations suivies entre nous et le labo. L’étalonneur était notre interlocuteur privilégié, il nous secondait du tournage à la postproduction, nous avions régulièrement une petite fête : la projection de nos images sur une vraie toile.

Nous étions spectateurs de notre travail et ce moment très fort participait de notre éternel apprentissage. Avec les rushes, le dialogue avec le réalisateur, notre équipe et la production s’affinait. Avec la disparition de vraies rushes, une porte s’est ouverte sur un vide dangereux. Comment chacun comble ce vide ? Je n’entends que plaintes !

Revenons au journal de Denis.
Il me semble que le DP devient petit à petit une bête de somme et que la notion de plaisir est dépassée, peut-être même ridicule...
N’y a-t-il pas dans l’équipe de prise de vues un assistant, familier avec nos nouveaux outils dont une des tâches serait de seconder le DP.
Encore un souvenir : après Vaugirard, tout jeune assistant, je développais et tirais des essais afin de contrôler l’exposition ou toute avanie survenue au négatif. On effectuait ce travail dans la journée et le soir, l’opérateur n’était pas seul dans sa chambrette après une journée bien remplie, à faire ses devoirs pour le labo et moi j’apprenais.
Si nous voulons accompagner nos images d’un rapport visuel pour être assurés qu’elles seront comprises et respectées, il y a sans doute urgence à mieux partager le travail au sein de notre équipe ; Pour l’assistant, ce travail serait tout bénéfice.
Avoir un regard permanent sur nos images, n’est ce pas indispensable pour devenir à son tour chef op’ ? En fait, tout le monde y gagnerait.