Se souvenir de Max Pantera, charmant et talentueux professionnel
Par Dominique Le Rigoleur, AFCMichel m’avait dit : « J’espère que vous n’aurez pas de problème avec Max et qu’il ne sera pas un peu macho ». Et ça a été un délice, une merveille, comme avec Eric Faucherre.
Il m’a laissé souvent une répétition à la caméra pour que je puisse juger de la lumière, alors que Michel faisait assez peu de répétitions, et que tous les plans étaient chronométrés pour tomber parfaitement bien avec la musique. Il y avait un chronomètre sur le chariot de travelling pour le machiniste.
Une fois, Miou-Miou avait un monologue de deux minutes, Michel, un peu rougissant, est venu vers elle après la première prise et lui a dit : « C’était vraiment bien mais est-ce que tu peux la faire avec deux secondes en moins ? » Miou-Miou l’a regardé, les yeux grand-ouverts avec petit sourire sur les lèvres. Et, incroyable, elle a réussi à le faire ! C’était, je crois, prévu avec une musique de Beethoven, qu’on ne pouvait pas changer au montage !
Avec Michel tout était prévu avant le tournage du film, les répétitions étaient faites chez lui avec les acteurs et il rencontrait les techniciens séparément et ensemble (décors, costumes, image).
Souvenir d’une anecdote :
Philippe Lioret, qui, avant d’être réalisateur, était chef opérateur du son sur le film, avec son frère, ne travaillait qu’avec des micros HF, ce qui était assez rare à l’époque.
Avant le tournage, tout pouvait être discuté. Mais quand le tournage démarrait, tout devait se faire exactement comme cela avait été prévu. Car, comme tout était calculé, il avait peur qu’en retirant une pièce du puzzle, tout s’écroule.
L’aisance avec laquelle Max travaillait, sa légèreté dans le travail : inoubliable !
