Tristesse et amertume

par Jean-Noël Ferragut

Exceptionnellement, ce billet ne sera agrémenté d’aucun zeste d’humour.
Il traduit, par contre, un sentiment entendu et partagé au moment de prendre congé de l’Assemblée générale ordinaire, samedi 13 mars. Un sentiment de tristesse.
Tristesse due aux propos tenus ce jour-là, tristesse de découvrir, de nouveau, les maux dont souffre l’AFC.

L’AFC malade de la difficulté qu’éprouvent ses opérateurs à écrire sur leur travail dans ces pages, à en parler simplement, avec des mots d’opérateurs, lorsque la lumière de la salle se rallume à l’issue des projections d’avant-première. Entre nous, et pour notre défense, si nous sommes nombreux à avoir choisi ce beau métier qui est le nôtre, ne serait-ce pas, aussi, parce que nous sommes nettement plus à l’aise pour nous exprimer au travers des images que pour prendre la plume ou faire de longs discours devant nos pairs ?
Malade, également, du peu d’empressement que manifestent ces mêmes opérateurs quand il leur faut participer activement à la vie de l’association, qu’il s’agisse d’accomplir de menues tâches au quotidien ou d’initier des projets d’envergure.

Pousser la porte du bureau en passant du côté de la rue Francœur, y mettre de temps à autre la Lettre mensuelle sous enveloppe, poncer, vernir bureaux et étagères, enfiler par centaines des cordons dans l’œil du ressort d’autant de pinces à linge quand vient le Micro Salon..., pour ne citer que ces exemples. Touts ces gestes anodins, mais ô combien indispensables, ne permettraient-ils pas des moments d’échange, d’humanité et de reconnaissance mutuelle aussi enrichissants que bien des propos, aussi intelligents et passionnés fussent-ils, échangés au sortir d’une salle de projection ou l’un des fauteuils partagé avec le jury de la Caméra d’or ? Osons espérer que cette AGO aura servi à la fois de diagnostic et de thérapie par électrochoc...

Et comme chacun d’entre nous, nul ne l’ignore, possède un sens inné de la responsabilité collective, souhaitons que nous nous prenions gentiment par la main, sans fausse modestie ni timidité aucune, laissant de côté ego, arrières pensées de retour, sans chercher, jamais, à savoir si ce que l’on va donner à l’AFC pourra ou non, un jour, rapporter gros.

Souhaitons sincèrement à notre chère AFC un prompt rétablissement. Et gardons si possible en mémoire que l’AFC, ce n’est pas l’autre, les autres, mais bel et bien nous, chacun de nous, et que nous devons agir, ensemble.
Nous voulons que l’AFC continue d’exister ? Alors, afin de dissiper tout malentendu ou sentiment d’amertume, si, par hasard, vous parvient du bureau un appel au secours, sachez que la personne qui vous l’envoie ne fait pas cela rien que pour elle.

Comme il nous arrive de répondre, lorsque l’on nous oppose un refus au moment de préparer un tournage, que le matériel inscrit sur la liste que l’on a dressée et les moyens que l’on demande ne sont pas pour nous personnellement, uniquement pour assouvir un caprice d’opérateur, mais pour le film...