Une page est tournée

Par Jean-Noël Ferragut, AFC

La Lettre AFC n°288

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C’est avec un certain pincement au cœur qu’en cette fin juin 2018 j’entendrai pour une dernière fois le ronronnement continu de l’imprimante de l’AFC exécutant la tâche qui lui était assignée depuis plus d’un quart de siècle. A savoir la reproduction, à près de trois cents exemplaires, de la Lettre mensuelle de l’AFC. En effet, pour des raisons de sage économie – ainsi en a décidé l’AFC –, celle-ci sera désormais disponible, aux rares exceptions près qui viendront confirmer la règle, sous la seule forme d’un document PDF, que chacun pourra imprimer s’il en éprouve le besoin.

N’étant pas né en mâchouillant, tel un "doudou", une Lettre de l’AFC imprimée mais presque, j’ai relaté son accompagnement, peu après ses débuts, dans celle faisant part du décès de Jacques Loiseleux, en avril 2014. Petit retour aux sources…
Daté de mai 1992, le numéro 0 ne comptait alors que quatre pages, photocopiées recto-verso sur deux feuilles libres mais agrafées. C’était une suite de textes sans mise en pages particulière. Jusqu’en novembre 1993, elle avait une moyenne de quatre à six pages, parfois dix, exceptionnellement dix-huit, pour de grandes causes, comme, par exemple, l’exception culturelle et le GATT. Cette moyenne étant en régulière augmentation, oscillant entre huit et seize pages, et ce jusqu’en janvier 1998.
Le mois suivant, un vent de renouveau souffla sur l’AFC : un départ de la rue Francœur, après une première installation dans un pavillon d’un étage – annexe des anciens studios Pathé Cinéma –, alla de pair avec une réelle mise en pages de la Lettre, dont la maquette fut confiée à l’agence Achard-Sauvage, créatrice du logo de l’AFC et de celui d’Imago. Plus aérée et structurée, la moyenne de ses pages était à géométrie variable, au gré des publications d’informations générales et de celles de nos membres actifs et associés.

En plus de cette nouvelle mise en pages, concoctée à l’aide d’un logiciel dédié, l’acquisition d’une nouvelle photocopieuse – à la fois imprimante – a permis, toujours sur des feuilles libres et agrafées, d’obtenir des exemplaires de bien meilleure qualité. Des images, publiées au compte-gouttes à partir de décembre 1999, pouvaient enfin prendre place et illustrer les articles.
A partir de juillet-août 2001, elles sont devenues monnaie courante. Entre février 1998 et juillet-août 2010, la variation saisonnière du nombre de pages de la Lettre pouvait aller de douze à cinquante pages (en décembre 2004), la moyenne étant, grosso modo, de trente-quatre pages.
En septembre 2010, suite aux diverses remarques faisant part du fait que notre Lettre rappelait les bulletins d’information des Maisons de la culture chères à André Malraux, dans les années 1970, et à une demande auprès de Jean-Marie Achard de travailler sur le rajeunissement de ladite mise en pages, une Lettre flambant neuve, numérotée 201, sortait encore tiède de l’imprimante "maison", sous forme de livret agrafé cette fois.

Grâce aux avancées technologiques, les images publiées pouvaient enfin changer de dimensions. Photos de couverture pleine page, photogrammes de films accompagnant les textes et entretiens des DP de l’AFC ou documents informatifs de nos membres associés avaient une bien meilleure allure. La couleur venait même agrémenter, une fois l’an, la page de couverture des numéros consacrés à notre Micro Salon, à l’image de son affiche. Des hors-séries étaient publiés, tels les entretiens de Cannes ou ceux de Camerimage.
Multiple de quatre dû au format livret, le nombre de pages avait une moyenne de trente-six, la Lettre de janvier 2018, témoignant du départ de Matthieu Poirot-Delpech pour d’autres horizons lumineux, en fut le point culminant avec cinquante-six pages. Définitivement tournées, j’en garderai pour longtemps un souvenir ému !

Dans le portfolio ci-dessous, quatre premières pages de la Lettre de l’AFC telle qu’elle a été imprimée depuis sa création.