Une " triple peine " pour les intermittents

« Le problème n’est pas là. Aujourd’hui, c’est aux partenaires sociaux de se mettre d’accord entre eux sur ce qu’ils retiennent des propositions du rapport, de ce qu’ils rejettent, et des nouvelles propositions qu’ils souhaitent faire.
Il n’y a pas péril en la demeure, puisque nous avons jusqu’à la fin 2003 pour négocier. »

On est moins serein du côté de la CGT, qui a signifié son rejet du rapport dès le jour de sa remise officielle aux ministres.
Se surpassant dans les slogans, la fédération du spectacle CGT parle de « triple peine » pour les intermittents. Il faut dire que le rapport Roigt-Klein entérine le doublement des cotisations Assedic, maintient la dégressivité des allocations, contrairement au régime général et, surtout, devrait au final limiter sévèrement l’accès au régime d’un grand nombre de professionnels.

« C’est inacceptable », fulmine Jean Voirin, secrétaire général de la fédération du spectacle CGT. « On crée un système à plusieurs vitesses dont les plus fragiles vont être exclus.
En revanche, étrangement, il n’y a aucune proposition contre les abus des employeurs.
Le rapport met aussi de côté le contrôle du respect de la législation par les pouvoirs publics. Quant aux imprécisions des chiffres de l’Unedic, ils sont passés en pertes et profits.
Au final, ce sont les salariés qui trinquent.
C’est pourquoi nous demandons officiellement que ce rapport fasse l’objet d’une concertation avec les pouvoirs publics, de façon à rétablir les choses avant toute ouverture de négociation. »
Et d’appeler les intermittents du spectacle à manifester devant le siège du Medef le 17 décembre prochain.
(Patrick Caradec, Le film français, 13 décembre 2002)