par Serge Moati

La Lettre AFC n°119

André va mettre des couleurs au Paradis. Il va le rendre beau. Comme il a su le faire pour la terre pendant un trop court séjour.
Son regard était bon, c’est-à-dire juste. Il aimait les gens, cela se voyait ; Il aimait la vie, elle le lui rendait bien.
J’étais jeune : André m’a appris à regarder les lumières du monde, à les aimer et à les réinventer. J’ai beaucoup rêvé et donc filmé en sa compagnie. Que du bonheur grâce à lui.
C’était doux et fraternel. Très rigolo, aussi. Il savait inventer avec humilité, délirer avec douceur, et rire sans retenue.
Je lui dois les bonheurs du plateau ; je n’oublierai jamais ses gestes précis de dentellière, la douceur de ses yeux et le léger tremblement timide de ses mains.
Il était "anar", chantait et pensait juste.
Il était fou des autres et tendre parfois à en mourir. C’était un grand ami et un grand artiste. Depuis quelques jours, le monde est moins gai, moins bien « éclairé ».
Salut et fraternité, André le juste.