Contre-Champ N°119

2003-03

Les Entretiens AFC

Références, clichés et exercices de style
par Lucie Adalid, David Chizallet, Louise Courcier, Matthieu-David Cournot, Samuel Lahu et Julien Poupard

Les étudiants du département Image à La fémis nous proposent ce mois-ci un entretien entre William Lubchtansky et Patrick Blossier.

La lumière de votre dernier film, Petites coupures de Pascal Bonitzer, nous paraît être un intéressant point de départ pour aborder votre travail parce qu’elle rassemble des caractéristiques de ce qu’on pourrait appeler votre style, votre sensibilité ou votre recherche : une image très dense, un travail d’atmosphère à partir de la lumière naturelle, qui nous plonge progressivement dans le fantastique.
Comment s’est effectuée l’élaboration de ces différentes atmosphères ?

Entretien avec William Lubtchansky

William Lubtchansky : Dès la lecture du scénario, le film me faisait un peu penser à Hitchcock. J’ai travaillé avec cette référence en tête, notamment dans le traitement des paysages de montagne. Dans les plans de la voiture qui descend de Paris à Grenoble, on était à l’arrière, avec un petit HMI sur batterie. Puis on a mis la caméra à l’avant pour tous les plans subjectifs. On a tourné la séquence de la grande balade nocturne en voiture, avec des passages de tunnels, avec des rétroprojections, en transparence sur fond noir dans les (…)

Entretien avec Patrick Blossier

Patrick Blossier : Moi je n’ai pas appris la lumière en étant assistant. J’étais vraiment concentré sur mon boulot, et je n’ai pas eu le temps de voir ou d’apprécier la lumière des opérateurs avec lesquels je travaillais, qui n’étaient pas très intéressants, à l’exception de Luciano Tovoli. C’est lui qui m’a donné le goût de faire de la lumière. Je n’avais pas le temps de voir comment il faisait, mais c’est juste le plaisir qu’il avait l’air de prendre dans son travail qui m’a donné envie de le faire... Après quoi j’ai fait des courts (…)

Sur les écrans

Fuji Tous Courts
Prochaine séance le mardi 18 mars à 18h15, au Cinéma des Cinéastes

Au programme : "Troubles" d’Amaury Voslion, photographié par Jean-Paul Agostini, produit par Maïa Films "Chaussée glissante" de Pierre-François Brodin et Pascal Letenneur, photographié par Andréa Chiozotto, produit par Mercure Création "Pensée assise" de Mathieu Robin, photographié par Benoît Feller, produit par Les Films du Cygne Et retenez déjà la date d’avril : le mardi 8 !

Kodak partenaire de la 12e édition du Festival de Pantin : "Côté Court"
du 28 mars au 6 avril

Kodak parraine le traditionnel déjeuner des réalisateurs qui se tiendra le samedi 29 mars. C’est l’occasion unique de rencontrer les jeunes talents en compétition. Si vous souhaitez participer à ce déjeuner, n’hésitez pas à contacter Anne-Marie Servan au 01 40 01 46 15 (date limite de réponse le lundi 24 mars). Le Grand Prix Côté Court est à nouveau soutenu par Kodak, grâce à une dotation en pellicule prise de vues pour le lauréat.

Rencontres Internationales Henri Langlois 2003
du 10 au 16 mars

Rendez-vous international des écoles de cinéma, les Rencontres Internationales Henri Langlois se dérouleront à Poitiers.
Une conférence débat sur le métier de chef opérateur aura lieu le jeudi 13 mars en présence de Pierre Lhomme, AFC et Michel Coteret, directeur des productions à l’Ecole Nationale Supérieure Louis Lumière.

Marburger Kameragespräche

Cette 5e édition aura lieu les 7 et 8 mars prochains à Marburg (Allemagne). Elle sera dédicacée au travail de Robby Müller qui, à cette occasion, recevra le Marburger Kamerapreis 2003.

Technique

Visite au Fururoscope
Fuji fait découvrir les grands formats cinématographiques

Sous la houlette de Jacques Manier et en collaboration avec Alain Derobe, un voyage à la découverte des grands formats cinématographiques est organisé chaque année vers le Futuroscope de Poitiers.
Cette année, 77 participants des principales écoles de cinéma (section image) sont attendus. La transmission des savoirs a de l’avenir.

Lire, voir, entendre

Manifestation massive des intermittents
par Bruno Masi

Libération, 26 février 2003

Lancé il y a un mois par la fédération CGT du spectacle, l’appel à la grève générale des intermittents a été très largement suivi. Hier, à 18 heures, place de la Bastille, 5 000 à 10 000 personnes (3 000 selon la police) ont attendu le départ de la manifestation en direction de l’Olympia.

Les formats et leur restitution
par Matthieu Poirot-Delpech

La lutte pour le respect du format original du film lors de sa diffusion à la télévision semble malheureusement un combat perdu depuis longtemps. Les diffuseurs ont leurs "spécifications techniques" qu’il paraît aujourd’hui difficile de remettre en question. Il nous arrive même de finir par rire de dépit lorsque pour telle ou telle chaîne de télévision d’Amérique du Sud ou d’Asie on nous demande de faire "rentrer" un film en 2.35 dans le format carré du téléviseur.

Exposer une histoire - la photographie cinématographique
de Ricardo Aranovich

Editions Dujarric

« L’art de l’éclairage cinématographique est une question de discipline intérieure… Les ornithologues n’ont pas le temps, en voyant passer une bande d’oiseaux migrateurs, de les compter un à un. Ils doivent se contenter d’un chiffre approximatif. Pour s’exercer, ils passent des mois à lancer une poignée de grains sur une table afin d’en estimer la quantité de façon globale dont ils vérifient, par la suite, l’exactitude…
D’où l’utilité des tentatives d’évaluation des différentes plages de lumière qui nous entourent. Ce système d’analyse nous incite à observer avec une plus grande finesse ce qui nous entoure, nous ouvre les yeux à toutes sortes de situations d’éclairage que nous mémoriserons et reproduirons plus tard… ».
Cette idée d’exercer sa mémoire visuelle (à la manière d’un œnologue ou d’un "nez") se traduit par l’apprentissage d’une technique basée sur le principe de plages de lumière impliquant l’utilisation du spotmètre.

En quatre chapitres (Approche de la photométrie, Utilisation du spotmètre, Changer le diaphragme ou régler la lumière, Interprétation photographique du scénario), Ricardo présente des principes techniques qui, une fois expliqués, conduisent à une réflexion plus personnelle permettant d’exposer une histoire.

I.S.

Pour l’avenir de la création
par Jean-Jacques Aillagon, ministre de la culture et de la communication

Libération, 25 février 2003

Les partenaires sociaux réunis au sein de l’Unedic se sont donné jusqu’au 30 juin pour renégocier les annexes qui régissent le régime d’assurance chômage de l’audiovisuel, du cinéma et du spectacle. Cette renégociation suscite l’inquiétude des artistes et des techniciens. Je partage cette inquiétude. Depuis dix ans, en effet, chaque nouvelle négociation des règles de l’assurance chômage donne lieu, de la part de certains, à une remise en cause brutale. Je la condamne.

Côté profession

Daniel Toscan du Plantier

Réuni en séance exceptionnelle le lundi 17 février 2003, à la suite de la disparition tragique de son président, le Comité directeur d’Unifrance s’est unanimement associé à l’hommage qui a été rendu à Daniel Toscan du Plantier par Jeanne Moreau. (...)

André Néau
par Willy Kurant

J’ai connu André Neau dans les années soixante. Il fut mon cadreur dans une comédie musicale de la RTF (Radio Télédiffusion Française) de Jacques Rozier, dans la série Ni figue, ni raisin, " éclairée " par la grâce d’Anna Karina. Il venait de cette " école " de la RTF des studios de Joinville. Ecole " prête à tout ", passant indifféremment de la fiction au reportage et très engagée sur le front syndical (une autre époque !) J’avais perdu sa trace en vivant aux USA, quand la qualité de la photo de Martin Guerre fut une véritable découverte (…)

IFCIC

46, avenue Victor-Hugo,
75007 Paris

Tél. : 01 53 64 55 55
Fax : 01 53 64 55 66

par Jeanne Labrune

Notre ami André Neau est mort et j’éprouve, comme tous ceux qui l’ont connu, estimé, aimé, beaucoup beaucoup de peine. Nous nous étions rencontrés en 1975 pour mon premier long métrage et en quelques jours, grâce à quelques regards posés en commun sur des visages, des corps, des objets dont la nature semblait varier avec les variations de la lumière naturelle, nous avions établi une complicité qui a duré près de vingt-cinq ans et qui, d’années en années, avait de moins en moins besoin de mots. C’est l’extrême sensibilité d’André et sa (…)

par Serge Moati

André va mettre des couleurs au Paradis. Il va le rendre beau. Comme il a su le faire pour la terre pendant un trop court séjour. Son regard était bon, c’est-à-dire juste. Il aimait les gens, cela se voyait ; Il aimait la vie, elle le lui rendait bien. J’étais jeune : André m’a appris à regarder les lumières du monde, à les aimer et à les réinventer. J’ai beaucoup rêvé et donc filmé en sa compagnie. Que du bonheur grâce à lui. C’était doux et fraternel. Très rigolo, aussi. Il savait inventer avec humilité, délirer avec douceur, et rire sans (…)

35,14 millions d’euros collectés par les Sofica en 2002
contre 45,1 millions d’euros en 2001

Créées par la loi du 11 juillet 1985 pour contribuer à diversifier le financement de la production cinématographique et audiovisuelle, les Sofica incitent les particuliers, grâce à une déduction fiscale notamment, à investir dans le secteur.

Soumises à l’obtention d’un agrément de la Direction générale des impôts, et, sous la tutelle du CNC, les Sofica ont obligation d’investir dans la production cinématographique et audiovisuelle 90 % du montant collecté dans les douze mois qui suivent (soit pour l’année 2003 31,62 millions d’euros).

Lors de la collecte 2002, on note la création de Millifin et d’Uni Etoile. La SOFICA Charentes Images 1 est actuellement en cours d’agrément, pour un montant envisagé de 7 millions d’Euros et n’entre pas dans la collecte annoncée ci-dessus.

Fuji à l’ENS Louis-Lumière

Suite au succès du Club Fuji des Directeurs Photo du 10 décembre dernier, l’Ecole nationale supérieure Louis Lumière nous a demandé de présenter une partie de la séance à ses étudiants le 5 mars, de 17 à 19h au sein de son établissement.
Au cœur des débats : l’étalonnage numérique.
Les directeurs de la photographie qui souhaitent assister à la projection-débat sont les bienvenus.

L’IFCIC met en place une nouvelle ligne de garantie
en faveur des industries techniques du cinéma et de l’audiovisuel

Le conseil d’administration de l’IFCIC (Institut pour le Financement du Cinéma et des Industries Culturelles) réuni le mercredi 29 janvier sous la présidence d’Henri Paul, a adopté un nouveau dispositif de soutien aux industries techniques du cinéma et de l’audiovisuel.

Désormais, l’IFCIC pourra octroyer sa garantie, à 50 % en général, aux engagements consentis aux industries techniques par des banques ou des sociétés d’affacturage sous forme de crédits de mobilisation de créances.
Ainsi, la garantie de l’IFCIC devrait permettre d’améliorer les conditions d’intervention de ces établissements de crédit auprès des entreprises du secteur des industries techniques, dont certaines aujourd’hui fragilisées, pourront améliorer la situation de leur fonds de roulement en mobilisant plus aisément les créances de leur poste "clients". Le CNC a doté spécifiquement à cette fin le fonds de garantie de l’IFCIC pour 2003.