Pour les besoins de Sympathie pour le diable, le premier film de Guillaume de Fontenay (réalisateur québecois venu à l’origine du théâtre), Pierre Aïm s’est lancé dans une reconstitution très réaliste du siège de Sarajevo. Le film, sorti en fin d’année 2019 à Paris, est sélectionné cette année à Camerimage en compétition "Premier film de réalisateur." Il vient nous parler de ses influences sur ce film, de faux reportage de guerre et de fumée de cigares... (FR)
Pour son septième film en tant que metteur en scène, le comédien et réalisateur Albert Dupontel a choisi une comédie noire assez pessimiste où, comme à son habitude, la réalité sociale contemporaine vient parfois déraper au gré d’un univers expressionniste souvent proche de la bande dessinée. C’est Alexis Kavyrchine (Perdrix, La Douleur, Ce qui nous lie...) qui est cette fois-ci aux commandes de l’image. Il nous parle de la méthode de travail de ce cinéaste qui a su se construire un univers bien à lui. (FR)
Marcel Zyskind, DFF, est un directeur de la photo danois qui a signé, entre autres, les images des films du réalisateur britannique Michael Winterbottom. Il a également travaillé sur plusieurs documentaires, clips ou campagnes publicitaires. Proche de Viggo Mortensen depuis leur expérience commune de tournage sur The Two Faces of January, de Hossein Amini (le scénariste de Drive), c’est lui que la star internationale a choisi pour mettre en image son premier film en tant que réalisateur, Falling, en Compétition principale de Camerimage. Un film qui oscille constamment entre passé et présent pour évoquer la relation compliquée d’un fils à son père. (FR).
Avec une durée de tournage marathon de cinq ans, le documentaire Adolescentes, de Sébastien Lifshitz, sort enfin en salles (sa sortie initiale était prévue au mois de mars 2020). Une plongée sans filtre dans la vie de deux jeunes filles qui deviennent adultes avec, au cœur de leurs préoccupations, l’amour, les études et leur famille. Deux portraits parallèles dans deux contextes sociaux très différents qui se rejoignent parfois dans le film (elles sont amies proches et vivent toutes deux en Corrèze, dans la ville de Brive-la-Gaillarde). À l’image, deux directeurs photos ont principalement signé ce film hors normes : Antoine Parouty et Paul Guilhaume, AFC. Retour avec les deux cinéastes sur leur collaboration avec le réalisateur et les protagonistes de ce film tendre et dur à la fois. (FR)
Un parcours peu commun que celui d’Aymerick Pilarski. Passionné de cinéma et ayant envie de découvrir d’autres cultures, il s’est mis en tête d’aller faire ses études à Pékin plutôt qu’en France. Voilà maintenant près de 15 ans que ce jeune chef opérateur a décidé de partir en Asie, d’apprendre la langue chinoise et de se lancer sur les traces d’une légende de l’image de film comme Christopher Doyle. (FR)
Cigare au miel est le premier film de la réalisatrice Kamir Aïnouz (à ne pas confondre avec son demi-frère, aussi réalisateur, Karim Aïnouz). Entre récit autobiographique et tranche d’histoire moderne, ce long métrage propose le portrait de Selma, une jeune fille parisienne d’origine kabyle qui découvre sa liberté sexuelle. Le tout dans le contexte du début des années 1990, avec en arrière-plan la montée de l’islamisme radical en Algérie. Portrait de femme filmé par un duo de femmes (Jeanne Lapoirie, AFC, est elle-même à l’image), ce film est aussi l’occasion de mettre en scène les relations difficiles entre les générations d’une famille maghrébine aisée, partagée entre modernisme et traditions. (FR)
Le cinéaste mexicain Michel Franco (Después de Lucia, Les Filles d’avril, Chronic...) s’intéresse avec son nouveau film au portrait d’une insurrection populaire en pleine capitale du Mexique et à ses répercussions dans la société. Prenant le parti pris d’une narration progressive à partir d’un lieu unique de départ (une grande fête de mariage dans la haute société), on observe les différentes couches de la société cohabiter avant que soudain tout n’explose... C’est Yves Cape, AFC, SBC, qui signe pour la quatrième fois l’image au coté de ce réalisateur plusieurs fois primé à Cannes. Un film entièrement tourné à Mexico en six semaines au printemps 2019, sélectionné en compétition au Festival de Venise 2020, après avoir été dans la liste des films cannois. (FR)
Depuis vingt ans, la réalisatrice belge Vero Cratzborn et le directeur de la photographie Matthieu Bastid font des courts métrages ensemble. Mais pour le premier long métrage de la réalisatrice, tourné dans les Hauts-de-France et en Belgique, en coproduction belgo-franco-suisse à majorité belge, Vero Cratzborn a fait appel à Philippe Guilbert, AFC, SBC, habitué des coproductions entre la Belgique et la France, et aux tournages à deux caméras. Matthieu opère la deuxième caméra (LA).
"The Eddy", dernier projet de Netflix tourné en France, est une minisérie de huit épisodes qui raconte la vie et les déboires d’un club de jazz parisien et du groupe éponyme qui y joue. Un projet dont le ton se rapproche plus du cinéma d’auteur que des productions habituelles de Netflix.
Pour écrire la trame narrative et superviser la mise en scène de la série documentaire "Gregory" (adaptée de l’affaire Villemin), Netflix a fait appel au réalisateur de fiction Gilles Marchand (Qui a tué Bambi ?, L’Autre monde, Dans la forêt). Une volonté éditoriale fictionnelle, que ce soit pour la mise en scène ou pour l’image. C’est Céline Bozon, AFC, qui signe la photographie, comme colonne vertébrale du projet, d’une série d’entretiens très audacieux en lumière. Egalement à retenir, le remarquable travail de montage et d’exploitation des archives (parfois inédites) comme des photos d’époque, dont la texture va encore dans le sens du long métrage de fiction plutôt que vers les canons du documentaire TV hexagonal (FR).
Conçu comme un hommage direct au cinéaste Henri-Georges Clouzot et à son ultime film inachevé, L’Enfer, le dernier clip du duo électro Kompromat, "De mon âme à ton âme", est aussi une déclaration d’amour. La comédienne Adèle Haenel, invitée à partager la voix sur ce titre, prend le relais de Romy Schneider à l’écran, mis en lumière de manière psychédélique par Julien Poupard, AFC.
Après Syngué Sabour, en 2012, Atiq Rahimi a fait appel pour la deuxième fois à Thierry Arbogast pour filmer l’adaptation du roman éponyme de Scholastique Mukasonga. Cette histoire, entre roman d’initiation et tragédie sanglante, collines ensoleillées, aubes de pluie et forêt onirique, se déroule dans les années 1970 au Rwanda, au sein d’un institut catholique accueillant des jeunes filles de la bonne société loin de la ville.
Conçu à la fois comme un cheminement en direct à travers un paysage de guerre, 1917 est aussi une plongée littérale au cœur du temps pour laquelle Sam Mendes joue sur une large palette de mise en scène. Le décor, qui, dès la séquence d’ouverture, installe littéralement le spectateur au milieu d’une tranchée de la Somme, le son extrêmement profond avec des effets de dynamique extrêmes, et l’image avec l’unité de plan qui transforme cette simple anecdote de mission suicide en une sorte de pièce de théâtre où le style transcende peu à peu l’authentique. A projet d’exception, directeur de la photographie d’exception en la personne de Roger Deakins, BSC, ASC, qui vient avec générosité nous parler des coulisses de ce film hors normes. (FR)
Depuis l’ouverture de Camerimage 2019, à Toruń (Pologne), le 9 novembre, nous avons publié chaque jour des entretiens écrits ou filmés avec des directeurs de la photographie parlant de leur travail sur un film sélectionné dans l’une ou l’autre des sections du Festival. Voici réunis les liens permettant de lire ou relire et/ou voir ou revoir chacun d’eux.
A travers une carrière extrêmement prestigieuse et variée, le grand directeur de la photographie italien revient avec plusieurs exemples de films sur sa relation avec les chef décorateurs. Parmi les films évoqués : Nell, de Michael Apted, The Quick & the Dead, de Sam Raimi ou Insider (Révélations) et Manhunter (Le Sixième sens), de Michael Mann...
Partenaire de réalisateurs tels que Peter Greenaway (Murder by Numbers, The Cook, the Thief, His Wife & Her Lover), Andrew Niccol (Gattaca, S1m0ne) ou Oliver Stone (Alexander, World Trade Center), le "production designer" d’origine néerlandaise Jan Roelfs est présent à Camerimage 2019 pour y recevoir le prix spécial annuel "Unique Visual Sensitivity". Il nous livre sa vision de la collaboration avec les directeurs de la photo sur les projets et partage quelques souvenirs de tournage sur ses plus grands films...
Avec ce premier film baptisé Swallow, le réalisateur Carlo Mirabella-Davis propose le portrait d’une jeune femme atteinte de trouble compulsif du comportement alimentaire. Mais c’est aussi l’histoire d’une jeune femme en quête de liberté et de vérité dans un monde très artificiel. La directrice de la photographie américaine Katelin Arizmendi nous invite à en découvrir les coulisses...
En commençant son film par une anecdote très drôle (le pape François tente de faire une réservation d’avion lui même par téléphone, mais on lui raccroche au nez quand il donne son nom), Fernando Meirelles place son nouveau film sur un ton léger. C’est également un film qui décrit avec beaucoup de réalisme l’intimité de la vie pontificale, donnant lieu à de grands moments de complicité à l’écran entre Anthony Hopkins (Joseph Ratzinger) et Jonathan Price (Jorge Mario Bergoglio). César Charlone, fidèle collaborateur du cinéaste brésilien est à Camerimage pour présenter ce film Netflix en Compétition principale.