Aurélie Filippetti trace les grandes lignes de son action devant le cinéma français

Par Sarah Drouaud

La Lettre AFC n°221

Le film français, mardi 22 mai 2012
Pour sa première intervention devant le cinéma français à l’occasion du rendez-vous Bilan 2011 et perspectives du CNC, la nouvelle ministre de la Culture et de la Communication, qui a reçu un très bel accueil, a tracé les grandes lignes de son programme pour les prochains mois.

La toute nouvelle ministre a précisé d’emblée qu’elle ne comptait pas faire des annonces quelques jours à peine après la formation du gouvernement de Jean-Marc Ayrault. Elle a insisté sur la nouvelle méthode préconisée par ce dernier, qu’elle appliquera et dont le mot d’ordre est la concertation afin d’éviter toute brutalité.
Elle a ensuite tracé les grandes lignes de son programme, reprenant les sujets déjà abordés pendant la campagne. Rappelant que le cinéma français affichait une grande réussite aussi bien artistique qu’économique, elle a notamment évoqué le choc technologique du numérique, la lecture européenne des dossiers "trop souvent axés sur la concurrence", l’entrée des acteurs du Net très puissants. Dans ce contexte, elle compte défendre la variété et la diversité de la création et a insisté sur l’importance de l’éducation artistique au cinéma pour les jeunes.
Très attendue sur le dossier du numérique, elle a d’abord cherché à rassurer l’auditoire après les errements du PS sur le dossier du piratage en insistant sur le respect du droit d’auteur et de la rémunération des créateurs, puis a souligné que l’évolution technologique nécessitait une évolution des cadres. "Nous n’imposerons pas de solutions toutes faites, mais organiserons une large concertation, avec toutes les parties concernées".
Première intervention réussie pour Aurélie Filippetti au traditionnel rendez-vous cannois de présentation du Bilan annuel du CNC (retrouvez le bilan et le discours du président Eric Garandeau)
Sur ce sujet, qui fait référence à l’Hadopi et l’acte 2 de l’exception culturelle prôné par François Hollande pendant la campagne, elle a précisé que le ministère de la Culture et de la Communication aura la responsabilité du dossier sur le numérique. Une manière de mettre fin aux doutes soulevés après l’intervention de sa consœur Fleur Pellerin qui avait donné le calendrier de la réforme de l’Hadopi, dimanche soir sur France 3.
La ministre a également rappelé son attachement à la chronologie des médias et sa dimension fondamentale pour le secteur, "mais là aussi il y aura un travail à mener dans le même esprit de concertation. Cela prendra le temps qu’il faudra et nous chercherons à entendre toutes les parties concernées".
Aurélie Filippetti a ensuite rappelé les défis auxquels est confronté le secteur de l’audiovisuel.
Elle a conclu son discours sur l’importance de remettre la Culture au centre des politiques publiques.

(Sarah Drouaud, Le film français, mardi 22 mai 2012)