"Chaque mer a une autre rive, voyage en Italie avec un reflex"

Un livre de Michele Gurrieri

La Lettre AFC n°304

En cette grisaille hivernale, offrir un petit coin de ciel bleu, italien de surcroît bien qu’en noir et blanc, peut être une belle idée de cadeau pour les fêtes de fin ou de début d’année. Michele Gurrieri, directeur de la photo, ancien étudiant du département Image La Fémis, est l’auteur de l’ouvrage Chaque mer a une autre rive, voyage en Italie avec un reflex qui, sous forme de reportage, est un voyage photographique en Italie, à travers ses gens, ses contradictions, ses paysages, son passé et son présent.

« Michele Gurrieri profite d’un avantage évident, en qualité d’observateur de la variété italienne : celui d’être en même temps un natif et un étranger, en tant qu’italien émigré depuis douze ans en France. Ainsi, le premier peut corriger les éventuelles incompréhensions du second, et cela ouvre à une stupéfaction à laquelle un habitant de longue date de ce pays bizarre peut ne plus être habitué. D’ici naît la richesse d’un reportage photographique qui couvre les manifestations du pluralisme – social, culturel, politique – auxquelles font référence ces pages, et à tant d’autres. [...]
Il s’agit d’un travail esthétiquement remarquable, grâce à la clarté du noir et blanc, qui d’une certaine manière fixe l’instantanéité des clichés en images hors du temps, et en même temps riches d’actualité documentaire. » Extrait de la postface d’Allessandro Dal Lago.

​Michele Gurrieri explique sa démarche pour Corridor Elephant, magazine en ligne et maison d’édition dédiés à la photographie.
« Je suis italien et je vis en France depuis 13 ans. Je n’ai pas choisi la France par francophilie, mais un peu par hasard, ou comme un pari : quand je suis arrivé, je ne parlais même pas la langue. Au bout de tant d’années, l’expérience de l’éloignement - pour ne pas dire déracinement - même quand elle a lieu dans un pays géographiquement et culturellement proche de celui où l’on a grandi, me semble d’une extrême richesse, voire même incontournable, pour l’expérience humaine. C’est justement de ce regard décalé qu’est parti cette série, de l’idée d’une Italie restée hors-champ pendant tant d’années et que j’ai finalement décidé de recadrer, afin de composer des images à partir de la réalité vue à travers le viseur de mon réflex.
J’ai voulu aller à la rencontre des gens, à travers les générations et les institutions : l’école, la prison, la communauté asiatique, les lieux de travail, les manifestations syndicales et politiques, la fête et le Carnaval, en cherchant toujours une juste distance par rapport au passé et au présent d’un pays qui est le mien tout en ne l’étant plus, un pays dont le ciel pourrait être celui d’un ailleurs lointain et où les sensations, la musique de la langue, les couleurs et les saveurs, de familières étaient devenues pour moi presque exotiques, parce que la mémoire les a cristallisées en quelque chose qui n’existe plus. »

Ogni mare ha un altra riva ; viaggio in Italia con una reflex (Chaque mer a une autre rive, voyage en Italie avec un reflex)
Edizioni Clichy, Florence, 2018
29 × 20 cm, 320 pages, broché
Français et italien

  • Consulter le site Internet de ​Michele Gurrieri.

Dans le portfolio ci-dessous, quelques photographies extraites de Ogni mare ha un altra riva ; viaggio in Italia con una reflex.