Chrysalis

Début novembre 2005, j’ai reçu un coup de fil de Jean-Philippe Blime (producteur exécutif) qui m’annonçait que Julien Leclercq aimerait bien me rencontrer. Tetsuo Nagata était prévu pour faire ce film, mais comme le tournage était retardé, il partait sur La Môme et n’était alors plus disponible.

Julien avait vu La Boîte noire de Richard Berry que j’avais photographié.
Quelques jours plus tard, je suis entré dans un bureau à la Gaumont où étaient accrochés plein de dessins des décors à construire, des références visuelles, des maquettes, etc., pour ce film d’anticipation.

C’est à ce moment-là que Julien m’a expliqué qu’il voyait ce film (son premier long métrage) en noir et bleu, avec un travail sur les contrastes, avec une partie assez calme (la clinique par exemple) et une partie à l’épaule très bougée (comme les combats) . A ce stade, il voulait tourner tout le film avec l’obturateur à 45° pour donner un sentiment de nervosité et de tension mais, au final, nous avons opté pour tourner que environ 50 % du film à 45°.

Ma première pensée était que l’on aurait vraiment besoin de l’étalonnage numérique pour arriver à la désaturation de l’image et des peaux, sans avoir une montée excessive de contraste comme avec du sans blanchiment. Et comme, à côté d’Albert Dupontel, il y avait quatre actrices, je ne voulais pas trop durcir l’image.

Pendant notre préparation et aussi pendant le tournage, le trio réalisateur-décorateur-chef opérateur a très bien collaboré. 80 % du film sont tournés en studio. Les décors étaient conçus comme des boîtes. On est parti de l’idée qu’en 2027, les espaces sont plutôt petits et bas de plafonds et on voulait que ces plafonds se voient à l’image. Du coup il fallait souvent intégrer l‘éclairage dans le décor (mur, plafond, meubles, lampes de décors, etc.), parce qu’il n’y avait pas la possibilité de cacher notre lumière.

Je remercie beaucoup Jean-Philippe Moreau (notre décorateur) d’avoir eu assez de patience avec moi, parce qu’il fallait décider bien en amont les endroits et l’aspect visuel de cette intégration. Et comme la préparation est un processus où les idées évoluent, j’ai quelques fois changé mes besoins…

Grâce à un budget conséquent et un soutien considérable de la production (Franck Chorot + Jean-Philippe Blime + Philippe Desmoulins + Bernard Seitz), nous avons eu 10 semaines de tournage dont 80 % en studio, ce qui est tout de même assez exceptionnel pour un premier film. Julien a pu travailler à son rythme. Il a également donné le temps nécessaire à chacun pour faire son travail.

Un grand merci à mon équipe toute entière et en particulier Fabrice Bismuth (assistant), Laurent Héritier (lumière) et Pierre Garnier (machinerie) et Carlos Cabeceran (cadreur).
Aussi un grand merci à Fabrice Blin (étalonnage numérique), Alain Guarda (étalonnage argentique, Eclair), Alain Boutillot (Cinécam) et Didier Diaz (Transpalux).

Technique

Caméra Arricam Systems de chez Cinécam
Objectifs Zeiss Ultra Primes, zoom Optimo Angénieux et zoom Cooke 15-40 mm
Pelliculle négative : Kodak 5218
Pelliculle positive : Kodak 2393
Matériel caméra : Cinécam
Laboratoire : Eclair
Etalonnage numérique sur Lustre : Fabrice Blin
Matériel d’éclairage : Transpalux
Matériel machinerie : KGS