Créer une épopée de science-fiction : la vision de Darius Khondji, ASC, AFC, avec les optiques True Lens Services (TLS) Vega et la caméra Alexa 65 dans "Mickey 17"
Darius Khondji est reconnu pour sa capacité remarquable à traduire à l’écran la vision d’un réalisateur, comme en témoigne l’impressionnante liste de cinéastes avec lesquels il a collaboré au fil de sa carrière. Il a été nommé aux Oscars pour son travail sur Bardo, fausse chronique de quelques vérités (Alejandro González Iñárritu - 2022) et Evita (Alan Parker - 1996), et a reçu plusieurs distinctions prestigieuses, parmi lesquelles le Golden Globe italien pour Io ballo da sola (Bernardo Bertolucci - 1996), le 20/20 Award pour La Cité des enfants perdus (Marc Caro et Jean-Pierre Jeunet - 1995) et le Chicago Film Critics’ Association Award pour Se7en (David Fincher - 1995).
Pour Mickey 17, Darius Khondji savait que le choix de l’optique serait déterminant pour saisir à la fois l’ampleur des décors d’un autre monde du film et la profondeur émotionnelle de ses personnages. Il a ainsi opté pour des objectifs TLS Vega, associés à la caméra grand format Arri Alexa 65, afin de donner vie à sa vision. Grâce à ces optiques, il a pu capturer l’échelle monumentale de l’univers de science-fiction imaginé par Bong Joon-ho, tout en préservant l’intensité des émotions humaines au cœur du récit. L’équipe de TLS a rencontré Darius Khondji pour en apprendre davantage sur le rôle des objectifs TLS Vega dans la création de l’esthétique visuelle de Mickey 17.

Vous êtes-vous inspiré d’un film en particulier pour définir l’esthétique de Mickey 17 ?
Darius Khondji : L’esthétique du film a peut-être été influencée, dans une certaine mesure, par quelques classiques du film noir que nous avons revus au tout début du processus. Mais les références visuelles servent surtout de point de départ. Il arrive souvent qu’elles s’effacent au fil du temps et deviennent presque imperceptibles dans le film final. Je me souviens notamment d’avoir regardé Le Troisième homme (Carol Reed - 1949) et La Soif du mal (Orson Welles - 1958), mais je ne pense pas que leur influence soit réellement visible dans Mickey 17.
Qu’est-ce qui vous a conduit à choisir les objectifs TLS Vega pour ce projet ? Y avait-il des qualités spécifiques qui vous ont immédiatement séduit ?
Darius Khondji : J’apprécie particulièrement la sensation des objectifs photographiques Nikon que l’on retrouve dans les TLS Vega, notamment la texture qu’ils apportent aux visages. C’était un choix idéal pour capturer les détails subtils, essentiels dans un film comme celui-ci. La qualité des gros plans m’a également impressionné : même à très courte focale, sur des visages en plan rapproché, les objectifs permettaient d’exprimer toute l’intensité émotionnelle des personnages.


L’Arri Alexa 65 est une caméra grand format. En quoi les objectifs TLS Vega se sont-ils révélés complémentaires de son capteur, et quels avantages ont-ils apportés à votre approche cinématographique ?
Darius Khondji : L’un des grands atouts de ces objectifs, c’est qu’ils nous ont permis d’exploiter environ 95 % du capteur de la caméra Arri Alexa 65, avec un rendu absolument magnifique, notamment sur les tons de chair. Nous avons également utilisé les objectifs Vega à la limite de leur couverture sur l’Alexa 65, ce qui a introduit de légères imperfections sur les bords de l’image, brisant un peu leur modernité.

Que pensez-vous des capacités des objectifs Vega en termes de bokeh, de contrôle des lumières parasites et de rendu des contrastes pour façonner l’atmosphère du film ?
Darius Khondji : La quantité de lumière parasite produite par les objectifs était d’une subtilité très maîtrisée, et j’ai adoré la couleur qu’elle apportait. Le bokeh, quant à lui, offrait une douceur classique agréable, presque intemporelle. Ces deux caractéristiques ont joué un rôle essentiel dans la création de l’atmosphère visuelle que nous recherchions.
Y a-t-il des scènes spécifiques pour lesquelles les objectifs ont joué un rôle déterminant dans la restitution de l’ambiance ou dans le renforcement de l’esthétique propre à la science-fiction ?
Darius Khondji : Dans de nombreuses scènes, les objectifs Vega se sont montrés particulièrement efficaces pour filmer les visages - la restitution des tons de chair étant, pour moi, l’un des aspects les plus cruciaux. L’une des séquences les plus marquantes à cet égard est la scène de la bataille dans la neige, vers la fin du film, où les objectifs ont véritablement révélé toute leur richesse et leur expressivité.
Comment les objectifs TLS Vega ont-ils réagi dans des conditions d’éclairage variées, notamment dans les scènes comportant de lourds effets visuels ou utilisant des volumes LED ?
Darius Khondji : Les objectifs Vega ont très bien réagi dans les scènes intégrant des effets visuels. Leur niveau de netteté correspondait exactement à ce que nous recherchions pour ce type d’images. Ils se sont montrés tout aussi performants en conditions de faible luminosité que dans des environnements plus lumineux, offrant une cohérence remarquable dans une grande diversité de situations d’éclairage.

Les films de science-fiction comportent souvent une construction d’univers complexe. Comment les objectifs TLS Vega ont-ils permis de restituer l’échelle, la profondeur et la texture, notamment avec la caméra Alexa 65 ?
Darius Khondji : Les objectifs ont parfaitement complété la caméra Alexa 65. Ils nous ont permis de capturer l’échelle et la texture du monde que nous construisions pour Mickey 17, tout en préservant l’intimité des scènes lorsque c’était nécessaire. Ils nous ont offert ce double registre - la grandeur épique et le souci du détail - qui était essentiel pour rendre cet univers à la fois crédible et immersif.
Avez-vous utilisé un mélange de focales tout au long du film, ou êtes-vous revenu fréquemment à des focales spécifiques ?
Darius Khondji : Nous avons utilisé une large gamme d’objectifs, en particulier des focales moyennes et des grands angles. Cela nous a offert la flexibilité nécessaire pour aborder les différentes scènes.
Avec du recul, y a-t-il une prise de vues ou une séquence en particulier pour laquelle la combinaison de la caméra Alexa 65 et des objectifs TLS Vega vous a vraiment donner l’impression d’atteindre la perfection ?
Darius Khondji : La scène de bataille à la fin du film est vraiment remarquable. J’ai senti que les objectifs étaient à leur apogée dans cette séquence, où l’envergure de l’action se combinait avec la charge émotionnelle des personnages.

Avez-vous utilisé des zooms pour ce projet et comment se sont-ils combinés avec les objectifs TLS Vega ?
Darius Khondji : Nous avons aussi utilisé des zooms, mais de manière assez ponctuelle. Nous avons opté pour des Optimos de la marque Angénieux. Les objectifs TLS Vega se sont avérés particulièrement adaptables, permettant une transition fluide avec les zooms lorsque cela était nécessaire.
Avez-vous des projets à venir pour lesquels vous prévoyez d’utiliser les objectifs TLS Vega ?
Darius Khondji : Pour l’instant, je n’ai pas de projet de film en vue, mais j’utilise occasionnellement les objectifs Vega pour certains projets commerciaux.
Le travail de Darius Khondji sur Mickey 17 constitue une démonstration éclatante de la manière dont le choix des bons objectifs peut propulser un film vers de nouveaux sommets visuels. Les objectifs TLS Vega se sont révélés être un outil indispensable pour saisir à la fois l’ampleur épique et la richesse des détails du monde de science-fiction imaginé par Bong Joon-ho. Leur performance exceptionnelle - des tons de chair aux séquences lourdes en effets visuels -, associée à la polyvalence de la caméra Arri Alexa 65, a permis à Khondji de conférer une profondeur émotionnelle unique au film, tout en préservant la grandeur des décors d’un autre monde.

Alors que Darius Khondji continue de créer des moments cinématographiques inoubliables, les objectifs TLS Vega s’imposeront sans aucun doute comme un élément clé de son processus créatif, l’aidant à trouver l’équilibre parfait entre grandeur, intimité et détail. Avec Mickey 17 comme exemple éclatant, il devient évident que ces objectifs ne sont pas seulement un choix technique, mais une composante essentielle du processus narratif.
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