Disparition du directeur de la photographie Pascal Poucet
Né à Paris le 5 mai 1948, Pascal Poucet débute dans le domaine de la photographie après avoir fait la connaissance de Robert Alazraki, AFC, alors que ce dernier était lui-même photographe de théâtre, d’opéra et de danse aux festivals d’Aix-en-Provence et d’Avignon dans les "Late Sixties" (1966, 67, 68…). Il devient son assistant photographe et commence à photographier pour son compte personnel des peintres comme Jacques Monory, Jean-Pierre Le Boul’ch, Peter Klazen..., ou des poètes comme Frank Venaille, Pierre Tilman…
Par la suite, il s’établit photographe à Aix-en-Provence et aborde ses débuts en tant que chef opérateur sur des tournages de films industriels et institutionnels. Parallèlement au milieu artistique avec lequel il n’aura jamais cessé de se lier, des cinéastes font appel à lui pour diriger la photographie de nombre de leurs films.
Dans la carrière et la filmographie atypiques de Pascal Poucet, on remarquera ses rencontres avec des réalisatrices et réalisateurs tels que Christophe Blanc (Faute de soleil, 1995 ; Une femme d’extérieur, 1999), Jean-Daniel Pollet (Dieu sait quoi, 1996), Jean-Paul Civeyrac (Ni d’Ève ni d’Adam, 1996), Sébastien Lifshitz (Les Cœurs ouverts, 1997 ; Les Terres froides, 1999 ; Presque rien, 2000 ; La Traversée, 2000), Henri Herré (L’Île au bout du monde, 1998), Caterina Profili (Les Soigneurs de la ville, 2003 ; On dirait Nino Ferrer, 2004), José Alcala (Alex, 2004), Christine Laurent (Call Me Agostino, 2004), Jean-Pascal Hattu (7 ans, 2006) et Patric Chiha (Domaine, 2006). Ce sera son dernier film à la direction de la photographie.
Pascal Poucet a été membre actif de l’AFC de 2005 à 2016.
Nos pensées vont à Yolande Decarsin, sa compagne, Lucie et Abel, ses enfants, ainsi qu’à ses proches.
Témoignages
• Pascal, un homme d’une grande sensibilité mais aussi d’une grande timidité. Tellement discret que peu de collègues dans notre AFC se rendent compte de l’importance de cette perte. Nous avons vécu ensemble le passage de la photographie à la cinématographie.
Pascalou, tu me manques, et tu ne le sauras jamais.
Robert Alazraki, AFC
On peut lire, en haut de la 3e colonne, cette dédicace de Pascal Poucet à Robert Alazraki : « ... un tandem… un day bed… une Victoria… Un manteau arc en ciel … T.Rex … Pink Floyd… battersea … it’s all right today … RCA … le joli mois de Mai … 1968 … bises ... Pascalou ... »
• C’est avec regret que j’ai appris récemment le décès de Pascal Poucet, homme et opérateur discret qui, jadis, a su me donner le goût de la photographie. Il faisait partie d’un petit groupe autour de mon père, Julos Beaucarne, qui comprenait aussi Robert Alazraki et Ernest Pignon Ernest. Ils se sont rencontrés dans les années 1960-63 au festival d’Avignon et il y a toujours eu une belle entente entre ces personnes, toutes douées pour un art (photographie - poésie - graphisme - cinéma).
Pascal Poucet fait donc partie de mon ADN photographique car, enfant, il m’a fait découvrir la photographie et Robert Alazraki, par la suite, le cinéma ! Pascal est toujours resté discret sur son travail et il était heureux de nous voir évoluer, Robert et moi !
Je pense donc aujourd’hui à lui et à ses proches.
Christophe Beaucarne, AFC, SBC
• Jʼai accompagné Pascal pendant seize ans comme assistant caméra et comparse.
Il vient de disparaître. Nous avons parcouru la France, le monde pour des films, avec comme bagages (souvent à la main, pas dans la soute) une et parfois même deux caméras. Cʼest étonnant et un peu prosaïque de penser à ça alors que je ne le verrai plus mais je suis persuadé quʼil aurait apprécié cette distinction.
Pas donné à tout le monde. Pascal était de cette génération qui avait une exigence pour lʼinhabituel, le contraste et le savoir-faire avec peu. Les films et la lumière en faisaient partie. Je tʼembrasse Pascal. Je te souhaite dʼêtre heureux là où tu es.
Pierre Hémon, artiste photographe et chef opérateur
- Lire aussi le témoignage du réalisateur Sébastien Lifshitz.
En vignette de cet article, Pascal Poucet sur le tournage de L’homme qui marche, de Jo Francky, en 1972.