Do Not Disturb

Quelle belle expérience de travailler sur ce film.
J’ai rencontré Yvan Attal sur R.I.F., de Franck Mancuso, l’année précédente. Il y était l’acteur principal et nous nous sommes très bien entendu. Une complicité s’est créée pendant la durée du tournage.

Yvan Attal réalisateur, est à la fois très inspiré et une personne généreuse, car il crée une ambiance concentrée mais ouverte à toutes les idées ! C’est un directeur d’acteurs attentif. Acteur lui-même dans ce film, il amène un jeu subtil et intense, très réaliste et vrai.
La préparation a été entamée bien en amont. Les premiers décors (Aude Lemercier !) ont été vus en mai pour un tournage en septembre.
Ceci nous a permis de laisser mûrir nos choix et à en parler longuement, d’échanger des photos de références et voir de films !
Nous avions envie d’une mise en image très libre, faire " de la recherche ", de s’amuser créativement, garder ou même provoquer des flares, des flous. Surtout ne pas être académique, mais ouvert à toute surprise qui se présente.
Nous tournions souvent dès les premières répétitions en espérant de capter le moment de " vérité ", la finesse de chaque expression. Nous espérions même des " happy accidents ", que techniquement ça ne soit pas trop parfait, pour que le spectateur ait l’impression de voir une " vraie " histoire avec de " vraies " émotions.
Cette démarche m’a imposée de créer une lumière réaliste, pas toujours parfaite, mais j’ai essayé de rester élégante.
La désaturation nous a aidés d’éviter le look " comédie " et nous a approché des films américains des années 1970.
Tout le monde à bien collaboré : Yvan, Thierry François, Dominique Delany et Nathalie Raoul. Il y avait une entente parfaite, toujours provoquée par Yvan.

Le choix du numérique et de l’Alexa s’est imposé par la volonté d’Yvan de pouvoir tourner toujours à 2 caméras et de pouvoir tourner dès les répétitions ainsi que tous les plans dans la longueur de la séquence !

Quelques détails :
- 31 jours de tournage, avec heureusement pas trop de décors,
- 2 caméras, presque tout à l’épaule,
- aidé par Angénieux Optimo 28-76mm et Master Prime 100 mm, 150 mm et vieille série Zeiss G.O. UNCOATED de Vantage Film (impressionniste et flares),
- mon 1er film en Alexa (Pro Res 4444) aidé par Julien Bachelier (DIT indispensable !) et Maud Lemaistre,
- beaucoup de lunettes - sans traitement antireflet, pour jouer avec les réflexions justement (on avait aussi une paire de lunettes avec des verres plats pour quelques situations difficiles !).

Inspirations :
Films américains des années 1970 en général, films de Lars Von Trier, surtout Melancholia (pas de répétitions, spontanéité), Gondry, Inarritu, et pour quelques plans séquences Manhattan de Woody Allen

photos :
Lise Sarfati, Rinko Kauwachi, Saul Leiter, Bill Henson

Merci à Maud Lemaistre, Jean-Paul Agostini (caméra B et des fois A), Julien Bachelier, Julien Mueller, Michel Sabourdy (belle rencontre !), Jean-Piiiieeeerrrre Deschamps, Thierry François, Dominique Delany et Michael Abecassis.

Équipe

Chef décorateur : Thierry François
Créateur de costumes : Nathalie Raoul
Cadreur 2e caméra : Jean-Paul Agostini
1ers assistants opérateurs : Maud Lemaistre et Vincent Richard
DIT : Julien Bachelier
2e assistant caméra : Julien Mueller
Chef électricien : Michel Sabourdy
Chef machiniste : Jean-Pierre Deschamps
Fabrice Blin pour Digimage (sur DaVinci Resolve)
Etalonnage rushes : Reginald Galienne pour Scanlab (sur Scratch)

Technique

Caméras : 2 Arri Alexas Plus en Log-C/Pro Res / 800 ISO
Objectifs : Angénieux Optimo 15-40 mm et 28-76 mm, Nikon 80-200 mm T2.8, série Zeiss Master Prime, vieille série Zeiss G.O. UNCOATED de Vantage Film, série Arri Shift & Tilt
Materiel caméra : Transpacam,
Matériel lumière : Transpalux
Matériel machinerie : Transpagrip
Copies salles : DCP + Fuji Etalonnage def.