I = R

Retour sur le vernissage de l’exposition Pierre-William Glenn "Cinéma ou la pensée magique", par Gilles Porte, AFC

par Gilles Porte Contre-Champ AFC n°342

Pierre-William est en rouge et porte son chapeau de cow-boy... Devant lui, une partie de sa vie, accrochée aux murs de La Maison nationale des artistes de Nogent-sur-Marne. Résumée avec des images fixes, des extraits de films et beaucoup de coiffures – dont chacune nous renseigne sur l’époque à laquelle la photo a été prise – cette exposition met en avant une filmographie rare. Près de 120 films... J’en reconnais beaucoup sur la frise qui nous accueille à l’entrée...

Quand je prends en photo des photos qui représentent Pierre-William avec une caméra, un réalisateur, un technicien ou une moto, je fais le désagréable constat que toutes ces images ont été mises sous verre, comme pour immortaliser davantage le temps qui passe. Et comme à La Maison des artistes, y a de larges baies vitrées, il n’y a pas que le temps qui passe dans les reflets... Il y a aussi dans ces photos le ciel de Nogent, des nuages et des silhouettes dont certaines se déplacent à très petits pas...
Une jeune fille, Hélène (22 ans), me tend l’invitation sur laquelle Pierre-William figure plongé dans l’œilleton 35 mm d’une Arri BL II.
- Comme ça vous pourrez éviter les reflets...

I = R... L’angle d’incidence égal l’angle de réflexion...

Hélène, stagiaire caméra, n’ignore sans doute pas cette première règle d’optique connue de chaque directeur de la photographie, chaque assistant caméra et chaque perchman.
Alors que j’essaie de trouver le meilleur angle pour photographier une photo qui réunit Pierre-William et François Truffaut, je reconnais, dans le reflet du cadre, les silhouettes de Matthieu-David Cournot, Rémy Chevrin, Philippe Venne et Jean-Noël Ferragut qui s’arrêtent dans mon dos... Trois générations de directeurs de la photographie dont le premier vient de rentrer à l’AFC alors que le dernier en est un pilier depuis bien longtemps déjà... Finalement, je change d’avis sur cette histoire de reflets. Ce qui était un handicap lors de mes prises de vue devient finalement un atout par rapport à ce que ces images racontent...
Sois fier, Pierre-William, de ce que tu as construit car en plus d’avoir travaillé sur tous ces films, tu as participé grandement à créer l’AFC. Une association qui aujourd’hui continue plus que jamais d’exister avec une nouvelle génération qui s’en empare et un effort de transmission indéniable... Est-ce un hasard si aujourd’hui Jean-Marie Dreujou en est devenu coprésident ? Jean-Marie qui t’avait d’ailleurs assisté sur un film de John Berry, en 1990.