Impressions de l’AGA 2012 d’Imago à Paris

Nigel Walters, BSC et ­Luciano Tovoli, AIC, ASC

La Lettre AFC n°218

En parallèle du 12e Micro Salon, la fédération européenne des directeurs de la photographie s’est retrouvée pour faire le point sur les dossiers en cours, et notamment l’élargissement aux pays non européens du comité exécutif. Nigel Walters, BSC, le président en fonction, et ­Luciano Tovoli AIC, ASC, l’un des créateurs d’Imago il y a vingt ans, ­reviennent sur cette réunion parisienne. (F. R.)

Nigel Walters, BSC, président d’Imago
En ce qui concerne Imago, si la situation en Europe est vraiment sous contrôle, que ce soit en matière de droit d’auteur ou de conditions de travail, par contre je pense qu’il y a encore du travail à faire dans certains pays moins bien organisés. Je souhaite donc une avancée globale sur les principaux thèmes de défense de notre métier à l’échelon mondial, avec l’ouverture de notre base " exécutive " européenne de 28 membres à certains pays du reste du monde… Ceci surtout par rapport à l’extraordinaire effort d’expertise fourni depuis ces 4 dernières années de ma présidence par des pays comme l’Australie ou Israël… J’espère donc qu’ils seront très vite intronisés comme membres à part entière et non plus seulement comme membres associés dans les mois qui viennent. Et que bien d’autres nations suivront.

Luciano Tovoli, AIC, ASC
Avoir une fédération qui regroupe autant d’associés à travers le monde, c’est le signe que les professions du cinéma résistent à la crise... A l’occasion de cette réunion annuelle, Richard Andry a réalisé un très beau film qui présente Imago et permet de comprendre notre contribution et notre défense du métier d’opérateur. Mon souhait est que les USA et la Chine rejoignent les membres associés car ce sont bien entendu deux grandes nations de cinéma qui manquent encore à l’appel !
Quoi qu’il en soit, je me félicite qu’une telle structure permette de peser sur les décisions des fabricants de matériel, mais aussi sur les normes de diffusion. C’est capital à l’ère du numérique quand on sait la rapidité de l’évolution technologique et de celle des savoir-faire. Faire pression pour que ces normes soient appliquées, pas seulement en France ou en Italie mais dans tous les pays qui ne possèdent pas forcément de commissions techniques du cinéma.
Et puis, en ce qui concerne le droit d’auteur, un sujet qui m’est cher ainsi qu’à d’autres collègues italiens (comme Vittorio Storaro, AIC, ASC ), je suis pour le statut d’auteur du chef opérateur, en tant que créateur des images du film. C’est un sujet délicat, qui nous mène encore actuellement dans une très longue procédure judiciaire en Italie, mais dont je ne désespère pas qu’elle aboutisse un jour et dont Imago puisse s’inspirer pour la faire reconnaître partout ailleurs.

Propos recueillis par François Reumont pour l’AFC