"Intermittents : la dangereuse générosité de l’Etat"

La Lettre AFC n°266

Sous cet intitulé, Libération du mercredi 8 juin 2016 publie l’appel d’un collectif de personnalités du cinéma qui dénoncent la dernière proposition du gouvernement concernant l’assurance chômage : sa prise en charge par l’Etat. « La gauche prendrait-elle le risque de devenir le fossoyeur de l’intermittence ? », s’interroge le quotidien.

Quand l’Etat met la main à la poche pour sauver l’intermittence... Attention danger !

Certains jours, il ne faut pas craindre de nommer les choses impossibles à décrire.
René Char

Épuisement…
Les revendications des Intermittents du spectacle pour faire valoir leurs droits à l’assurance chômage et préserver leur régime spécifique passent mal la rampe. Difficile pour eux d’échapper à l’étiquette de " privilégiés " dont certains se plaisent à les gratifier afin de discréditer un combat qu’ils mènent depuis près de 25 ans. Combat mené d’abord sur le mode défensif et depuis plus d’une dizaine d’année de façon constructive, avec l’avancée de propositions concrètes et l’élaboration collective d’un projet viable.

Nos publics peinent, jusqu’à ce jour, à comprendre nos revendications du fait de leur aspect technique et à concevoir que les techniciens et artistes qu’ils applaudissent sur scène sont pour la plupart des travailleurs précaires.
Une réalité qui pourtant s’aggrave au fil des saisons.
C’est précisément dans cette brèche que le Medef et ses alliés s’engouffrent depuis toujours si bien qu’on finit par croire qu’ils ne souhaitent surtout pas qu’apparaisse au grand jour le modèle de ce que pourrait être une véritable "flexisécurité" pour tous les citoyens.

Au delà même de l’argument qui veut que les valeurs, les pensées, les expériences sensorielles qui sont produites aujourd’hui sur nos scènes, dans nos films, nos musiques sont nécessaires à la bonne marche d’une société qui tiendrait compte et respecterait l’ensemble de ceux qui la composent, jamais le constat que le secteur du spectacle produit plus de richesse qu’il n’en coûte, confirmé par de nombreux économistes, n’a été pris en compte par les détracteurs de l’intermittence. [...]