L’éditorial de juillet 2021
Par Céline Bozon, coprésidente de l’AFC« Alors j’ai tendu mon regard, plongé mes yeux dans l’ample vasque de la mer pour en chasser tout grain de poussière, toute larme.
J’ai distendu ma vue comme on étire un gant mégissé, l’ai enfilé sur la forme, sur la formulation, d’un fragment de mer d’un bleu profond…
Rapide, rapace, avec une rage de grand seigneur, mon exil s’est emparé de ce territoire : l’espace visuel.
On plonge alors le regard dans l’ample vasque pleine jusqu’au bord, pour le débarrasser de tout grain de poussière...
Et j’ai commencé à comprendre ce qu’est l’impératif de la couleur (audace des maillots bleu ciel, orange).
Couleur qui n’est autre que le sentiment d’un départ que la distance pigmente et que le volume enferme. »
En vignette de cet article, un photogramme de Sombre, de Philippe Grandrieux (1998), cheffe opératrice Sabine Lancelin.