L’éditorial de mai 2023
"Le cinéma a toujours su s’adapter à toutes les nouvelles inventions, saura-t-il appréhender l’intelligence artificielle ?", par Jean-Marie Dreujou, coprésident avec Claire Mathon de l’AFCBien sûr, comme l’explique Thibaut Godet, le but de cette couverture provocatrice qui consiste à présenter une photo sans photographe était de sensibiliser sur l’avancée surprenante de l’IA et de générer une réflexion autour de ce nouvel outil. Un dossier présenté par Philippe Durand, illustré de plusieurs "photographies" assez bluffantes, expliquait tous les nouveaux logiciels.
Il ne se passe pas un jour sans qu’un article ou une émission ne traite de ce sujet, évoquant les formidables perspectives qu’elle ouvre mais pointant aussi les faux que cette intelligence artificielle pourra créer, ainsi que tous les emplois qu’elle va supprimer.
Les avatars qu’elle va faire surgir répondent à cette fragilité économique : pas d’artistes ou de photographes à rémunérer ni de mannequins, coiffeurs, maquilleurs, décorateurs, assistants, graphistes, etc.
Le mois dernier, des centaines d’experts mondiaux ont signé un appel à un moratoire de six mois dans la recherche sur les intelligences artificielles.
Le Nikon Film Festival vient de remettre le Prix de la mise en scène au court métrage
/Imagine, réalisé par Anna Apter. Le film est construit autour d’une voie off enregistrée par elle-même et illustré par des photographies générées par un programme d’intelligence artificielle qu’elle a animées et travaillées, démontrant ainsi son originalité et sa créativité.
Sommes-nous à l’aube d’une révolution de l’image ?
Le cinématographe, qui est né muet, a appris à parler trente ans après, puis s’est colorisé à la cinquantaine, et est devenu numérique depuis une vingtaine d’années.
Le cinéma a toujours su s’adapter à toutes ces nouvelles inventions, saura-t-il appréhender l’intelligence artificielle ?