Le bilan 2005 du CNC

publié pendant le festival de Cannes 2006

La synthèse des données du bilan 2005 permet d’évaluer à 8,6 milliards d’euros

la valeur économique du secteur de l’audiovisuel et du cinéma en 2005.

L’industrie du cinéma en France représente une valeur économique de plus de

3,9 milliards d’euros et celle de la fabrication des programmes pour la

télévision près de 4,7 milliards d’euros.

Analyse du public des films et la fréquentation par genre de films

Cette étude s’appuie sur le public de 297 films en 2005. Le public des films se

distingue selon la nationalité des films, selon le genre ou selon les

combinaisons de sorties. Ainsi, par exemple les films français bénéficient d’un

public composé plus souvent de catégorie sociale supérieure alors que les

films américains rencontre un public plus jeune. Le public des documentaires

compte plus d’hommes et de seniors que la moyenne. Les films d’animation

ont une audience plus féminine que la moyenne et bien entendu composée

essentiellement d’enfant de moins de 15 ans. Les films bénéficiant de petites

combinaisons de sorties (moins de 100 copies) se distinguent par une forte

proportion d’assidus alors que les films à plus de 500 copies bénéficient de

beaucoup d’occasionnels.

Pour la première fois, ce bilan présente aussi une analyse de la fréquentation

des films selon leur genre. Ainsi, les films d’animation qui représentent 4,2%

des films inédits en 2005 mais réalisent 10,4 % des entrées des films en première

exclusivité. En revanche, les documentaires sont moins performants puisqu’ils

représentent 10,4 % des films inédits mais réalisent 1,7 % des entrées.

Les aides du compte de soutien du CNC : 491 millions d’euros

266,65 M d’euros dans le secteur du cinéma, sous forme d’aides automatiques

à la production, à la distribution, à l’exploitation et un soutien sélectif à

l’ensemble des segments de la filière. 224,32 M d’euros à la production de

programmes destinés à une diffusion télévisuelle. Depuis 1993, le CNC

apporte également un soutien à l’édition vidéo.

La distribution cinématographique : 550 films inédits soit 1,6 % de moins qu’en

2004. Cela correspond au deuxième niveau le plus élevé depuis vingt ans. Le

tassement du nombre de films distribués résulte principalement du recul du

nombre de films américains (- 16 films) et des films non européens et non

américains (- 14 films). Le nombre de documentaires diminuent fortement

(- 20 films) soit 57 au total. 236 films français inédits ont été distribués, contre

152 films américains. En 2005, 18 films ont été distribués sur plus de 600 copies.

A l’opposé, 154 films sont distribués sur moins de 10 copies. En 2005 en

moyenne, un film inédit est distribué sur 135 copies (1 de moins qu’en 2004).

Un film français est distribué en moyenne sur 124 copies soit quatre de moins

qu’en 2004, alors qu’un film américain est distribué sur 224 copies soit 8 copies

de plus qu’en 2004. 60 % des films inédits sont recommandés Art et Essai en

2005. En moyenne un film Art et Essai est distribué sur 64 copies.

Stabilité du parc de salles : 5 366 écrans actifs regroupés dans 2 143

établissements, soit 19 salles de plus qu’en 2004 et 17 établissements de

moins. Les 140 multiplexes en exploitation en 2005 (13 de plus par rapport à

2004) ont réalisé pour la première 50,6 % des entrées. Ils représentent 30,5 %

des fauteuils et 6,5%des établissements.

Depuis dix ans, la capacité d’accueil des établissements cinématographiques

a progressé de 13,7%en nombre de fauteuils par établissement (506 en 2005).

En moyenne, les établissements cinématographiques français ont réalisé

81 263 entrées en 2005 (629 860 pour un multiplexe).

Le recul de la fréquentation concerne davantage la province (- 11,9 %) que la

région parisienne (- 8,4 %). La banlieue parisienne (- 7,6 %), notamment la

petite couronne (- 6,7 %) accuse une diminution des entrées plus faible que la

capitale (- 9,1 %).

Recul de la fréquentation des salles

Avec 174,15 millions d’entrées en 2005, la fréquentation des salles de cinéma

diminue de 10,9 %. Les recettes des salles diminuent également de 10 % pour

atteindre 1 023,14 M d’euros résultant d’une augmentation de la recette

moyenne par entrée qui passe de 5,82 euros à 5,88 euros en 2005. La part de

marché des films français atteint 36,8 % soit 64,05 millions d’entrées en

diminution de 15 %. Les films français expliquent 53,1 % de la baisse de la

fréquentation en 2005. 16 films français ont réalisé plus d‘un million d’entrées

(17en 2004) et 4 plus de deux millions (7 en 2004). Les films américains réalisent

une part de marché de 46,1 % soit 80,24 millions d’entrées en baisse de 14 %.

Comme chaque année une centaine de films concentrent la majeure partie des

entrées : 77,4 % en 2005.

La fréquentation cinématographique s’élève à 2,98 entrées par habitant en

2005. 59,9 % de la population française de 6 ans et plus est allée au cinéma soit

33,2 millions de spectateurs. Alors que la fréquentation recule, le nombre de

spectateurs progresse de 140 000 individus en 2005. Les spectateurs sont allés

en moyenne 5,3 fois au cinéma.

240 films agréés

En 2005, la production cinématographique française connaît un nouveau

record avec 240 films agréés dont 187 films d’initiative française. Les

investissements dans la production cinématographique augmentent de

22,6 % pour atteindre 1 286,13 M d’euros, en raison d’une progression de

61,2 % des investissements étrangers, et de 11,9 % des investissements

français. Le nombre de films coproduits avec l’étranger progressent de 56,2%

pour atteindre 114 films.

La production cinématographique a de nouveau connu une bipolarisation de

ses devis. Le nombre de films dont le budget est inférieur à 1 M d’euros est

multiplié par deux. En revanche, le nombre de films de 4 à 7 M d’euros

diminuent de 43 %. Les films à plus de 7 et 15 M d’euros progressent. Les films

à plus de 7 M d’euros mobilisent plus de 60 % des investissements. Le devis

moyen diminue pour atteindre 4,99 M d’euros. La structure du financement

des films d’initiative française marque une progression des apports des

distributeurs français, des éditeurs vidéo et du soutien automatique. En

revanche, les apports des chaînes de télévision diminuent de 3,6 %. Elles

restent toutefois le premier investisseur du cinéma français avec près de 30%

des apports. Les investissements de Canal + diminuent de 7,8 % pour atteindre

126,04 M d’euros. Ceux des chaînes en clair diminuent également de 4 % à

119,45 M d’euros. En revanche les investissements de TPS et de Ciné-cinéma

progressent de respectivement de 6,9 % et de 25,6 %.

Les dépenses des ménages en programmes audiovisuels diminuent de 1,6%

en 2005 pour atteindre 7 636 M d’euros en raison d’un recul de la fréquentation

des salles et des ventes de DVD. Chaque foyer français a dépensé en moyenne

318,2 euros en programmes audiovisuels, contre 323,1 euros en 2004. Ce

montant comprend 124,6 euros d’abonnements à des programmes payants de

télévision, 78,7 euros d’achats et de locations de vidéogrammes

préenregistrés, 72,2 euros de redevance et 42,6 euros d’entrées de cinéma.

La vidéo

Fin 2005, 75 % des foyers français sont équipés d’un lecteur de DVD de salon.

L’année 2005 marque pour la première fois un renversement de tendance du

marché de la vidéo avec une baisse des ventes de 8,8 % pour atteindre 1 786,01

M d’euros alors que les volumes continuent de progresser de 10,5 % pour

atteindre 145,94 millions de supports. Cette évolution résulte de la disparition

du support VHS dont les ventes ne représentent plus que 2,5 % en volume et

d’une baisse du prix moyen du DVD de 18,4 % à 12,36 euros en 2005.

1 465 films à la télévision diffusés sur les chaînes de télévision hertziennes

terrestres soit le même nombre qu’en 2004 (- 2 films). Près d’un tiers des films

(300 films) diffusés par les chaînes en clair analogiques sont inédits dont 120

films français soit 11,7 % de l’offre totale sur ces chaînes. Le nombre de films

diffusés en première partie de soirée sur les chaînes en clair, en diminution

régulière depuis 10 ans connaît une légère progression (+ 1,8 %) en 2005.

En 2005, les Français ont consommé 69 heures de films à la télévision. Les

nouvelles chaînes de la TNT ont diffusé sur les 12 premiers mois de leur activité

426 films. Toutefois, 98,5 % de ces films ont plus de 5 ans.

Les chaînes de télévision ont dépensé 828,1 M d’euros en achats et préachats

de droits de diffusion de films. Le montant des achats de films français est

estimé à 453,6 M d’euros dont 253,5 M d’euros en préachats.

La production audiovisuelle aidée

Le COSIP a aidé 3 978 heures de programmes, soit 49 heures de plus qu’en 2004

(+ 1,2 %). Les devis des oeuvres aidées sont stables à 1 240,7 M d’euros (+ 0,3 %).

Les apports des diffuseurs s’élèvent à 693,4 M d’euros (+ 8,5 % par rapport à

2004). Les engagements du COSIP s’élèvent à 191,8 M d’euros en 2005. En

moyenne les devis sont principalement financés par les diffuseurs (55,8 %), le

COSIP couvrant 15 % des coûts de production. La fiction représente 55,1 % des

devis, le documentaire 25,3 %, l’animation 12,5 %, le spectacle vivant 4,6 % et

les magazines d’intérêt culturel 2,5 %.

Après plusieurs années de relative stabilité, le volume de fiction augmente

fortement en 2005 (+ 27,3 %), les devis également (+ 9,3 %). Pour la deuxième

année, le volume de documentaires diminue (- 8,4 %), alors que les devis

diminuent plus faiblement - 5,6 %. En 2005, les volumes d’animations produits

sont en recul de 18,8 %.

Europe

En 2005, les entrées des salles de cinéma dans l’Union européenne ont connu

un recul de 11 %. L’Allemagne subit la baisse la plus importante (- 18,8 %), suivi

par l’Espagne (- 12,5 %), la France (- 10,9 %) tandis que l’Italie et surtout le

Royaume-Uni connaissent un recul plus limité (respectivement - 7,5 % et -

3,8 %). En 2005, la France reste le premier marché en Europe en termes

d’entrées (174,1 millions d’entrées) devant le Royaume-Uni (164,7 millions),

l’Allemagne (127,3 millions), l’Espagne (126,0 millions) et l’Italie (107,7

millions). Pour la première fois en 2005, les Français ont plus consommé de

cinéma que les Espagnols et deviennent ainsi les premiers consommateurs

européens L’indice de fréquentation par habitant est de 3 pour les Français,

contre 2,9 pour les Espagnols, 2,7 pour les Anglais, 1,9 pour les Italiens, et 1,5

pour les Allemands.

La part de marché du film national progresse dans de nombreux pays pour

atteindre au Royaume-Uni (34 %), en Italie (24,7 %) et en Espagne (16,7 %). En

France, elle reste à un niveau élevé (36,8 %). En Allemagne, elle recule

nettement pour atteindre (17,1 %). (Source CNC)

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