Le département Image de la CST fait la lumière sur les éclairages à LEDs

La Lettre AFC n°244

Les matériels d’éclairage à base de LEDs sont de plus en plus présents sur les plateaux de tournage et de télévision. Un groupe de travail formé au sein du département Image de la CST s’est penché avec une attention toute particulière sur ces sources de lumière et sur le matériel que proposent aujourd’hui les fabricants. La CST vient de publier le résultat de ces travaux.

Présentation de l’étude par le groupe de travail
Les projecteurs à LED sont apparus sur les plateaux de cinéma il y a environ une dizaine d’années. Les principaux avantages que les opérateurs y trouvaient étaient leur taille réduite, leur faible puissance électrique, et leur excellent rendement lumineux (en lumen par watt). Tout cela les rendait pratiques à utiliser sur batterie dans des espaces très réduits. Mais leur colorimétrie laissant à désirer, ces projecteurs étaient finalement assez peu utilisés.
Cependant, depuis quelques années, les projecteurs à LED ont envahi le marché. On les trouve partout, sur les plateaux de cinéma et de télévision, sur les tournages de fictions et de documentaires, les loueurs en ont tous et beaucoup de fabricants proposent régulièrement de nouveaux produits. Les LEDs sont de plus en plus puissantes, certains fabricants proposent des LEDs à lentille de Fresnel, et leur rendu colorimétrique s’est beaucoup amélioré. Bref, la lumière de type LED est un outil de plus en plus fiable à la disposition de directeurs de la photo.

L’arrivée des éclairages à base de LEDs a été massive et soudaine. Il convient donc d’essayer de faire un peu le tri dans l’offre proposée. C’est dans ce but qu’un groupe de travail s’est formé au sein du département Image de la CST.
Quatre points ont été testés :
- Performances photométriques
- Performances colorimétriques
- Ergonomie
- Spécifications techniques.

Performances photométriques
- Eclairement en lux
- Taille et angle du faisceau
- Type de projecteur (Fresnel ou ambiance)
C’est le même type d’information que l’on peut trouver sur les catalogues des fabricants de lumière pour le cinéma.

Performances colorimétriques
Probablement l’essai le plus important et le plus attendu, l’historique en la matière n’étant pas très favorable aux LEDs.
Pour chaque projecteur, nous avons évalué trois paramètres :
- La température de couleur apparente (CCT, Correlated Color Temperature)
- L’indice de rendu des couleurs (IRC)
- La correction à apporter sur la balance vert/magenta
La température de couleur d’un projecteur à LED n’est qu’apparente, car une LED n’émet pas une lumière à spectre continu, on ne peut donc lui donner une température de couleur précise, tout comme le HMI ou le tube fluo.
L’IRC d’une lumière évalue sa capacité à restituer fidèlement les couleurs. L’échelle de l’IRC va jusqu’à 100, qui est la référence absolue, celle de la lumière du soleil ou d’une lumière incandescente à filament de tungstène, qui, elles, ont des spectres continus.
Pour calculer cet IRC, nous avons utilisé un spectromètre de la marque UPRtek, modèle MK350S, qui nous a été gracieusement prêté par François Roger (Ciné Lumières de Paris).
En plus de l’IRC, le spectromètre nous donne les informations suivantes : l’éclairement en lux, la température de couleur apparente, la position de la source dans l’espace colorimétrique CIE 1976, la distribution spectrale, et une représentation graphique de l’IRC. La représentation " en araignée " est le résultat d’un logiciel créé par Jacques Gaudin (INA).
La correction vert/magenta a été évaluée avec un thermocolorimètre Minolta IIIF.

Ergonomie
Taille, poids, encombrement, utilisation sur batterie et/ou sur secteur, dimmer, TC variable, DMX, liaison par Wi-Fi, accessoires, résistance à la poussière et à l’eau (l’indice de protection). Autant de choses qui rendent le projecteur plus ou moins utilisable et pratique en fonction du tournage. 

Spécifications techniques
Voltage, puissance, type de LED.

Les projecteurs à LEDs ayant parfois tendance à créer des ombres multiples, pour chaque projecteur nous avons ajouté la photo d’une main et de son ombre portée, afin que chacun puisse se rendre compte de la qualité de l’ombre. Le projecteur et la main sont respectivement à trois mètres et à un mètre du mur.

Nous avons aussi testé un Joker 400 de K5600, un 4 tubes 120 de Kino Flo et 1 kW Bambino de Strand. Ce qui permet de comparer trois projecteurs très utilisés, un HMI, un tube fluo et un incandescent, avec les projecteurs à LED.

Pour chaque projecteur essayé, une fiche a été établie.

Les essais ont été faits dans le studio de la CST. Benoît Gueudet et Gilles Arnaud ont été aidés par Jonas Gayraud et Charles-Hubert Morin.
Jacques Gaudin nous a aidés à établir ce protocole d’essais.
Le matériel nous a été prêté par Ciné Lumières de Paris, Cartoni France, Acc§Led, Eurolight et Transpalux.
La CST remercie tout particulièrement François Roger et Régis Prosper qui nous ont beaucoup aidés tout au long de ces essais.

Benoît Gueudet et Gilles Arnaud, membres du département Image de la CST

  • Pour télécharger l’étude complète, consultez le site Internet de la CST.