Le ministre de la Culture appelle les partenaires sociaux à rouvrir le dossier des intermittents

par Clarisse Fabre

La Lettre AFC n°132

Devant le CNPS, il a précisé que ses propositions viseront à « éclairer, voire à flécher » l’action des partenaires sociaux. Tout en précisant qu’il revient à ces derniers « de négocier dans le cadre de l’Unedic ».

Concrètement, le ministre a saisi le Conseil d’Etat pour connaître précisément les marges de manSuvre dont il dispose à l’égard du protocole.

M. Donnedieu de Vabres, qui s’est défini comme « le ministre de l’emploi culturel », a annoncé qu’« un premier projet » était élaboré par ses services afin de « professionnaliser l’entrée dans les métiers du spectacle, conforter l’emploi dans des formes plus stables, en mobilisant notamment les structures subventionnées - et - mieux accompagner les parcours professionnels ». Il fera l’objet, « dans les plus brefs délais, d’un examen interministériel ».

Autre piste de réforme, la refonte du périmètre - « trop large » - de l’intermittence, rendue indispensable par le déficit du régime (828 millions d’euros en 2002, selon l’Unedic) : « Plus aucun d’entre nous ne serait en situation de préserver les spécificités et les avantages des annexes 8 et 10 », a prévenu le ministre. En retour, il a exigé « la transparence des données et des chiffres » de l’Unedic.

« Je ne suis pas quelqu’un que l’on intimide facilement (...). L’abrogation du protocole n’est pas une fin en soi (...). Il ne suffit pas d’abroger, il faut créer un nouveau système », a réagi M. Donnedieu de Vabres, mardi matin, sur France Inter. « Je suis conscient de l’urgence », a-t-il assuré, en promettant de « faire rapidement des propositions concrètes : Je demande aux régions, aux départements, aux communes, au public et à toutes celles et ceux qui financent l’activité artistique de conjuguer leurs efforts et de ne pas faire grève ».
(Clarisse Fabre, Le Monde, 21 avril 2004)