Ma vraie vie à Rouen

« "Ma vraie vie à Rouen" est le carnet de bord d’un adolescent : Etienne.
Lorsque le film commence, il vient d’ouvrir les paquets cadeaux de son anniversaire. Sa grand-mère lui a offert un caméscope. Tout le film sera fait des images brutes qu’il aura filmées au cours de l’année qui va suivre.

Le parti pris de tournage était que ces images paraissent aussi spontanées que possible. Il fallait qu’elles soient le reflet de l’apprentissage de la caméra et petit à petit aussi de la prise de conscience du pouvoir qu’elle donne sur les autres.
Les choix de découpage se mêlaient étrangement et avec bonheur aux choix de scénario. La question de savoir comment filmer une action devenait d’elle-même : Comment Etienne la filmerait ?

Jimmy Tavares qui joue le rôle d’Etienne dans le film prenait lui-même la caméra lorsque l’action l’imposait (lorsqu’il y avait des miroirs en particuliers). Le reste du temps, ce fut Pierre Milon ou moi-même qui jouions les "cadreurs en herbe".
Le choix de la caméra fut très vite arrêté sur la Sony PD 100 car il fallait aussi qu’elle puisse apparaître en réflexion (donc de face) tout en passant pour une caméra "amateur".
Lors des essais préparatoires, nous avons été amenés à nous poser certaines questions concernant les directions de regards des interlocuteurs d’Etienne. En effet, ces petites caméras possèdent un écran à cristaux liquides qui permet de tenir la caméra à une autre hauteur que celle de l’œil. Le regard paraissait alors complètement faux, poussant même à croire que celui qui parlait et celui qui filmait étaient en fait deux personnes distinctes. Nous avons donc décidé de fixer définitivement le regard dans l’objectif.

Le choix du format fut dicté par la réalité du format des caméscopes, c’est-à-dire le 1,33.
Lors de l’étape de la fabrication du négatif 35 mm, sachant que rares sont les salles qui sont aujourd’hui capables de projeter du 1,33, nous avons donc été amenés à inscrire ce format "carré" avec des bandes noires latérales à l’intérieur du 1,66 classique.
Le report sur 35 mm a été réalisé sans souci après étalonnage vidéo par l’équipe de Daniel Borenstein au laboratoire GTC numérique. »

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