Normale

C’est ma première collaboration avec Olivier et dès le départ, j’ai perçu chez lui un univers très poétique et pas mal décalé, ça m’a fortement impressionné et enthousiasmé pour la suite de notre aventure. Car d’aventure il en est bien question sur Normale, une histoire rêvée par Lucie (Justine Lacroix) qui doit penser à tout et qui forme avec William (Benoit Poelvoorde), son père, un duo de choc empli de tendresse et de bienveillance, des qualités très présentes chez Olivier. Très rapidement, nous nous sommes entendus sur les références qui allaient nourrir le visuel du film, références essentiellement tournées vers les années 1980 avec en tête de liste Donnie Darko, son côté sombre et pop à la fois, à la limite du mauvais goût mais sans jamais y tomber, m’a beaucoup inspiré mais aussi American Beauty, tous les films des frères Coen, Ghost World...


Nous avons aussi régulièrement abordé Fish Tank, le réalisme décalé du film mais surtout le format 1.33 qui nous questionnait pour intégrer au mieux les éléments visuels récurrents tels que les pylônes électriques.


Nous avions aussi des références plus récentes tels que It Follow qu’Olivier m’a fait découvrir pour mon plus grand plaisir.


Mais également les photos de Julien Magre que j’adore.


J’ai pu faire des tests comparatifs avec une Sony Venice 1, une RED Monstro et une RED Komodo. Côté optique, j’ai comparé une série Black Wings et une série Canon K35, une série Leica R et une série Leica M08 sur chaque caméra, le but étant de trouver, pour moi, le couple caméra/optique le plus adapté à ce projet. A l’issue de ces tests, après projection à l’aveugle, nous avons décidé d’utiliser la Sony Venice 1 combinée à une série Black Wings. J’ai pu ainsi obtenir le rendu colorimétrique que je souhaitais, c’est sur ce terrain que la Sony est pour moi la plus intéressante, sa nuance de couleur est incroyable et c’était un enjeu majeur pour le film. Les Blacks Wings m’ont apporté le côté un peu brut que je souhaitais avec notamment des flares particulièrement intéressants et qui sont venus souligner certains moments de l’histoire.


Ensuite, le but a été de faire voir le film à travers l’imagination de Lucie, rendre concret son univers décalé. J’ai beaucoup utilisé de couleurs, plus que sur aucun autre film dont j’ai fait l’image, en essayant d’être à la limite du kitch tout en restant du bon côté de la limite.

Il me semble que le travail de Toma à la déco, Fred au costume, Jean-Benoit à la musique et le mien ont été dans le même sens, en tentant de traduire le regard si particulier d’Olivier.

Réalisation : Olivier Babinet
Scénario : Juliette Sales, Fabien Suarez et Olivier Babinet adapté de "Monster in the Hall"
Directeur de la photo : J-F Hensgens
Chef décorateur : Toma Baquéni
Montage : Yorgos Lamprinos
Musique : Jean-Benoit Dunckel
Production : Haut et cour

  • Bande annonce originale :

    https://youtu.be/045I3u8c9tU

Équipe

Première assistante opératrice : Hélène Bodart
Chef électricien : Loïc Bouladjat
Chef machiniste : Renaud Fidon
Etalonnage : Richard Deusy

Technique

Matériel caméra : TSF Caméra (Sony Venice 1 et série Black Wings)
Matériel éclairage : TSF Lumière

synopsis

Lucie a 15 ans et une imagination débordante. Elle vit seule avec William, son père, qui, sous ses abords d’adolescent attardé, lutte contre la sclérose en plaques. Entre le collège, un petit boulot et la charge du quotidien, Lucie gère tant bien que mal, et s’échappe dans l’écriture d’un roman autobiographique fantasque, qui navigue entre rêve et réalité... L’annonce de la visite d’une assistante sociale va bousculer cet équilibre précaire. Lucie et son père, vont devoir redoubler d’inventivité pour donner l’illusion d’une vie normale.