Pierre Lhomme et les étudiants de Louis Lumière

par Sidonie Moulart et Charlie Lenormand, étudiants

La Lettre AFC n°144

Sidonie Moulart et Charlie Lenormand sont étudiants en Ciné 2 à l’ENS Louis Lumière.

Ce vendredi 13 fut incontestablement celui de la chance. Chance de découvrir une copie nouvellement restaurée de L’Armée des ombres mais aussi et surtout chance de pouvoir en débattre avec son opérateur. Ayant accepté de venir s’exiler une journée au bout de la ligne A, en gare de Noisy-Champs, Pierre Lhomme combla au mieux les attentes intéressées des étudiants friands que nous sommes.

Il fut question d’une rencontre avec un homme portant stenson, trench coat et lunettes noires, de cinéma, de cadre, de lumière et d’ombre.
Et d’ombre, il n’en manque point, d’ailleurs sauriez-vous dire si le film est en noir et blanc ou en couleurs ? Car Melville détestait la couleur et c’est pourquoi Pierre Lhomme a travaillé sur une image cyan, tirant vers la monochromie, ce qui permettait de rendre les teintes chair plus réalistes en adéquation avec la gravité du sujet. C’était l’époque du 40 ISO, des arcs et des Crémer... Quel étudiant saurait à présent l’imaginer ?

Monsieur Lhomme nous a présenté ce film à la suite duquel il se considéra devenu chef opérateur. Mais il avait débuté cette belle carrière d’un demi-siècle 10 ans plus tôt avec Un Américain, court métrage d’Alain Cavalier, dont il nous a apporté une copie. Ce court renoue avec les thèmes frais mais toujours actuels des jeunes soucis de l’époque. L’assemblée estudiantine fut ainsi comblée, et la proposition de Pierre Lhomme de revenir nous voir, retenue !

Dans l’attente d’une prochaine délectable rencontre, nous travaillons actuellement en correspondance avec Rémy Chevrin à l’élaboration d’un partenariat liant nos deux associations, l’une de professionnels (AFC) et l’autre d’étudiants (APELL), afin d’organiser d’autres rencontres de ce genre, pour lesquelles notre appétit va croissant. Nous recherchons des rapports au monde professionnel plus systématiques et aussi nous nous appliquerons à développer ces contacts qui enrichissent grandement nos réflexions sur le cinéma, la lumière et la manière d’envisager notre futur métier.

Encore merci Monsieur Lhomme et à qui le tour ?