Questions à... Jean-Pierre Martel, PDG de Kodak Industries

par Christophe Alix

La Lettre AFC n°157

Pour Kodak, l’argentique en France, c’est fini ?
Oui. Les marchés ont évolué encore plus vite que nous ne l’anticipions et c’est pourquoi nous arrêtons la fabrication des films radiographiques après avoir déjà abandonné les activités argentiques grand public et cinéma. Mais la reprise de nos activités par des sous-traitants, ainsi que certains de nos salariés, s’accélère aussi.

Vous avez annoncé en 2005 votre retrait du site d’ici deux à cinq ans. Où en êtes-vous ?
En un peu plus d’un an, nous sommes passés de 1 000 Kodak et 200 non-Kodak sur le site, à une situation quasi inversée. Grâce à une combinaison de nouvelles activités utilisant nos installations et de transferts, comme avec l’entreprise CEPL qui reprend la gestion de notre plateforme logistique, nous devrions maintenir au moins 700 à 800 postes. 6 nouvelles sociétés sont déjà présentes sur le campus et la grande cheminée siglée Kodak sera vraisemblablement bientôt marquée d’un nouveau nom.

La viabilité de ce campus industriel est parfois mise en cause, que répondez-vous ?
Le problème, dans une reconversion, c’est qu’aucune entreprise ne va s’engager à cinq ans. Tout ce que nous pouvons faire, c’est d’évaluer leur solidité financière et leur capacité à développer des activités en phase avec le site. Une PME récemment arrivée fabrique plus de flacons de conditionnement que nous n’en fabriquions, et c’est quand même un signe encourageant ! Nous parions sur la situation géographique de Chalon, bien situé sur l’axe nord-sud européen et près de l’autoroute, pour susciter l’intérêt d’un certain nombre d’acteurs pour ce terrain immense, de 80 hectares, et déjà très bien équipé.
(Propos recueillis par par Christophe Alix)