Retour d’expérience avec la Sony F65 pour Cinemage

Nous nous sommes donc mis dans les conditions classiques d’essais techniques dans les décors du film. Vincent Jeannot, AFC a donc été le directeur de la photographie. Christian Lurin et Dominique Buovac ont assuré la supervision et le suivi du workflow. Régis Oyer a étalonné les images.

Le workflow (Christian Lurin)
Afin d’obtenir la meilleure qualité d’image possible, nous avons choisi un flux de travail qui évitait tout redimensionnement des images et minimisait les changements d’espaces colorimétriques et de gamma.
Les fichiers sources étaient les fichiers RAW 4096 x 2160, 16 bits, dématricés en temps réel par le système d’étalonnage Da Vinci Resolve. Le dématriçage était effectué à la plus haute résolution (full res) et suivi par une conversion dans l’espace colorimétrique P3DCI et l’application d’un gamma 2.6. Puisque le seul format de sortie pour ce film de démonstration était un DCP, ce choix des paramètres de dématriçage se justifiait et garantissait une transparence totale de la chaîne.
Après l’étalonnage, les images ont été recalculées au format Tiff 4096 x 1716, 16 bits, dans l’espace colorimétrique XYZ, pour permettre la fabrication du DCP final. Le cadre 2,39 a été obtenu en éliminant 222 lignes en haut et en bas des images sources.
D’autres tests se poursuivent, avec pour objectif de déterminer les meilleures conditions de traitement de ces fichiers RAW en fonction des sorties souhaitées (DCP, HD, retour au film). En particulier, l’utilisation du système ACES (Academy Color Encoding System), une fois maîtrisée, a donné des premiers résultats très prometteurs. Ces nouveaux tests vous seront présentés très prochainement.

L’étalonnage (Régis Oyer)
La première sensation que j’ai eu lorsque nous avons projetté des images de F65 en S-log, c’est une meilleure restitution des couleurs et un contraste plus net si l’on compare avec des images en log C. L’image pré-étalonnée qui sert de base au travail avec le directeur de la photographie ressort naturellement, sans forcer.
Ensuite, lorsque j’ai poussé plus avant l’étalonnage, je me suis rendu compte rapidement d’une plus grande finesse de restitution dans la palette des couleurs, notamment dans les dégradés des primaires rouge et bleu. Cela permet donc une meilleure sélection des couleurs (key selection) durant l’étalonnage.
Enfin, la capacité du capteur permet une réponse très très importante dans les hautes lumières car j’ai réussi à récupérer des informations là où à première vue cela semblait impossible car franchement surexposé. Cependant, pour cette caméra aussi, il y a des limites dans la surexposition, tout n’est pas récupérable. J’ai pris un très grand plaisir à travailler sur ces images.