Tournage au Pérou de "Out of the Shadow", documentaire en Arri Amira et optiques Zeiss

Descente en VTT, conflit entre rêves et tradition

par Zeiss La Lettre AFC n°256

La poussière tourbillonne, les cailloux volent dans tous les sens, un VTT ose un saut au-dessus de la falaise et une équipe de tournage, composée de deux personnes, est au cœur de l’action. A genoux au sol, Josua Stäbler et Hagen Wagner filment un groupe de jeunes qui pratiquent leur hobby : la descente des Andes en VTT.

Action et intimité sont les deux caractéristiques opposées d’Out of the Shadow, le documentaire qu’ils ont réalisé. Afin leur permettre de tourner à des altitudes de 2 700 à 4 800 mètres, l’équipe devait réduire au maximum le volume de son équipement, sans faire de compromis sur la qualité.
Leur caisse caméra contenait une Arri Amira et la caisse d’optiques, un Zeiss Compact Prime CP.2 15 mm/T2.9 et deux Compact Zoom Zeiss CZ.2 28-80/T2.9 et CZ.2 70-200/T2.9. Ainsi équipés, ils pouvaient faire face aux défis de la production de leur documentaire.

Les jeunes VTTistes veulent voler encore plus haut
Les jeunes VTTistes veulent voler encore plus haut

Les deux opérateurs de 22 ans ont le goût de l’aventure et la passion du cinéma. Ils ont tourné leurs premières vidéos en mini DV à 14 ans. Puis ils ont été sollicités sur des projets, en particulier par Greenpeace, et leur passion est devenu un métier. C’est ainsi qu’ils ont créé Filmfabrik Schwaben à Stuttgart en 2011, avec deux amis.
Joël, le cousin de Josua, les a entraînés au Pérou, dans la région d’Apumaric dans les Andes. Lui-même champion de descente en VTT, il a motivé un groupe de jeunes péruviens de 16 ans intéressés, qui à leur tour, se sont passionnés pour la course de descente de montagne en VTT.
L’équipe du film voulait non seulement capturer l’action des courses, mais aussi documenter de façon authentique leur vie d’adolescents, pris entre la pression des traditions locales et leur envie d’une vie plus facile.

L'Arri Amira et les Compact Zoom CZ.2 Zeiss étaient parfaits pour ce documentaire
L’Arri Amira et les Compact Zoom CZ.2 Zeiss étaient parfaits pour ce documentaire

L’équipe a choisi l’Arri Amira pour plusieurs raisons. « Son esthétique est plus cinématographique que celle des vidéos d’action que l’on trouve en masse sur le web, qui ont été tournées avec d’autres caméras professionnelles ou des appareils photo reflex », explique Josua Stäbler. « Nous avons été fascinés en particulier par le rendu naturel des peaux, ce qui est très important car les personnages, les cyclistes et leur entourage, sont le sujet principal du film. »
Une autre raison est le confort de la caméra d’épaule, qui n’a pas tellement besoin d’accessoires supplémentaires. De plus, la caméra atteint les 200 i/s, ce qui permet des ralentis impressionnants. Les plans de détails au ralenti combinés aux plans d’action étaient un défi et avoir les deux correctement n’était pas facile. Afin de capturer les sauts parfois très osés des garçons, Josua Stäbler et Hagen Wagner ont décidé d’utiliser le Zeiss Compact Prime CP.2 15 mm/T2.9 et son très large angle de champ.

Afin de rendre encore plus spectaculaires certaines scènes, l’opérateur a souvent dû s’accroupir pour obtenir le point de vue d’une grenouille dans le sol rocailleux. Dans ce cas, l’équipe était contente d’avoir les deux zooms avec elle. « Tout d’abord, ils nous permettaient d’avoir plus de flexibilité pour choisir le cadre, sans avoir à craindre de perte de qualité. De plus, la prise en main confortable nous permettait de faire le point manuellement sur les scènes d’action sans avoir à utiliser de follow-focus. »

Josua Stäbler a été particulièrement impressionné par la prise en main de ces objectifs. « Ils sont extrêmement doux, mais opposent suffisamment de résistance pour travailler de façon vraiment précise. Même sur les plans ralentis, nous n’avons pratiquement pas eu de plans flous. »

Ce résultat est remarquable quand on considère que Josua Stäbler n’a eu que deux jours pour s’habituer aux optiques avant de partir au Pérou. Il avance un autre avantage incontestable des zooms, dans un environnement de sable et de gravier : « Si vous devez manipuler des focales fixes, vous augmentez les risques d’encrasser le capteur de la caméra. Grâce aux zooms, les changements d’optiques étaient beaucoup plus rares. »

Passage rocheux à 4800 mètres d'altitude
Passage rocheux à 4800 mètres d’altitude

Le résultat des 13 jours de tournage est de 13 heures de rushes, condensé au montage à 12 minutes. Obtenir ces images a mobilisé de gros efforts physiques afin de rejoindre les différents décors. Par exemple, un village où les coureurs et l’équipe ont séjourné était situé à 2 800 mètres d’altitude, et pour tourner les plans d’action, ils ont dû grimper à 4 800 mètres. L’équipe a accompli une partie du trajet en minibus, mais, pour finir, a dû marcher le long de falaises abruptes et en terrain difficile. Il était donc précieux que tout l’équipement tienne en deux caisses que Josua Stäbler et Hagen Wagner portaient sur leur dos.
Et descendre la montagne était aussi ardu. Alors que les coureurs la descendaient à vélo, l’équipe du film devait marcher jusqu’au décor suivant. Quand ils arrivaient, les cyclistes approchaient de la caméra à 40 km/h.

Josua Stäbler aime particulièrement les images qu’ils ont filmées à contre-jour. « Excepté le fait que nous n’avions pas de place pour un pare-soleil, j’aime le flare que les Zeiss produisent quand le soleil tape en direct. C’est un élément que nous avons utilisé intentionnellement dans le film. » Stäbler et Wagner ont utilisé les zooms entre le 100 et le 200 mm pour les plans d’action car les garçons paraissaient plus près les uns des autres quand ils ralentissaient, ce qui donnait plus de présence à la montagne en arrière-plan. Là encore, Josua Stäbler a bénéficié de la facilité de mise au point manuelle qui, même aux longues focales, réduisait le flou au minimum. « Une de nos plus hautes priorités était de gagner de la place. Pour contrôler le point, nous n’avions pas de moniteur et nous sommes reposés sur le viseur et les capacités des optiques. », explique Josua Stäbler.

Au plus près de l'action avec le Compact Prime CP.2 15/T2.9 Zeiss
Au plus près de l’action avec le Compact Prime CP.2 15/T2.9 Zeiss
Les jeunes VTTistes fascinés par la technologie
Les jeunes VTTistes fascinés par la technologie

Mais les plans d’action ne représentent qu’une partie du documentaire. Il était tout aussi important de comprendre quelle était la vie des cyclistes en-dehors de leur hobby. A l’écran, les quatre garçons principaux décrivent leurs levers à trois heures du matin, pour travailler à l’abattage de poulets dans une ferme afin de gagner l’argent nécessaire à leur équipement. Au Pérou, il est habituel que les enfants commencent à travailler dès quatorze ans, dans les familles pauvres. Mais les garçons décrivent leur frustration de ne pas être compris dans leur passion par les fermiers plus âgés.

Dans ces situations intimistes, les réalisateurs ont vraiment bénéficié de la flexibilité des zooms : elle leur permettait de changer de cadre sans changer d’optique. « En particulier quand nous cherchions à capturer des émotions, nous avons utilisé des courtes focales afin d’être physiquement proches de la personne. Et malgré cela, en utilisant le CZ.2 28-80/T2.9, nous pouvions toujours passer à une longue focale quand le situation l’exigeait », dit Josua Stäbler, décrivant un autre avantage des zooms.

Après ces expériences, il n’est pas surprenant que Josua Stäbler ait une opinion aussi positive : « Grâce à l’Arri Amira nous avons pu tourner dans le format cinéma que nous voulions. Les optiques Zeiss nous ont procuré la flexibilité dont nous avions tellement besoin dans ces conditions de tournage extrêmes. Nous avons obtenu des images à la hauteur de nos exigences cinématographiques. »

Source : Camera Lens Blog

(Traduit de l’anglais par Laurent Andrieux pour l’AFC)