Libération, https://www.liberation.fr/futurs,13
« Ses propres ténèbres étaient impénétrables. Je le regardais comme on regarde un homme gisant au fond d’un précipice où le soleil ne pénètre jamais. » C’est ainsi que Marlow, le narrateur d’Au cœur des ténèbres de Joseph Conrad décrit Kurtz, ce négociant d’ivoire devenu fou au fin fond de la jungle africaine (le Congo belge des années 1870) et régnant en despote illuminé sur des indigènes anthropophages ayant fait de lui un dieu blanc « vacillant, long, pâle, indistinct comme une vapeur exhalée par la terre ».