In memoriam

Jean-Louis Ughetto
Par Jean-Michel Humeau, AFC

Jean-Louis Ughetto

Nous nous sommes connus et reconnus vers la fin des années 1960 par son ami Bernard Orthion. Lui était monteur d’ascenseurs à Abidjan, Bernard et moi étions sur un tournage en Afrique de l’Ouest pour vanter la décolonisation, Le temps du dialogue – tu parles.
Ensuite Bernard l’a débauché et entraîné vers le cinéma, où comme perchman il fut rapidement apprécié.

Une grande lumière du son s’éteint
par Michel Kharat

Jean-Louis Ughetto

Je voudrais ici rendre hommage à Jean-Louis Ughetto.
Je suis entré dans le métier en 1970 et déjà, à l’Ecole Louis-Lumière, Jean-Louis faisait figure de chef de file. Avec son Nagra III et ses 160, il a révolutionné la technique de prise de son, comme quelques autres rares mais déterminés. Le son témoin était la règle générale sur les plateaux. De contrainte technique, le son est devenu un élément actif de la création artistique grâce à des personnalités comme Jean-Louis.

Olivier Raoux, le môme !
par Laurent Dailland, AFC

Olivier Raoux

Une flaque d’eau, un parapluie et voilà Olivier lancé dans une improvisation mexicaine de Chantons sous la pluie !
Créateur de décors de cinéma et créateur de bonne humeur, je l’ai rencontré pour le film d’Alain Chabat, Le Marsupilami, une belle aventure qui sera son dernier tournage, et comme un témoignage de son exubérance...

Olivier Raoux, un grand allié de la lumière
par Alex Lamarque

Olivier Raoux

Nous avons appris toute l’équipe et moi son décès alors que nous allions à sa rencontre sur l’Ile de Molène, en Bretagne où il ­devait nous présenter ses décors...
Olivier était, avant tout, une des personnes les plus généreuses que je connaisse, une joie de vivre, un enthousiasme à toute épreuve.

Le grand sens de la lumière d’Olivier Raoux
par Denis Rouden, AFC

Olivier Raoux

J’ai tourné deux films avec Olivier Raoux, Rire et châtiment et Un château en Espagne. Deux films d’Isabelle Doval. Tous les trois, ensemble, discutions de la direction artistique du film.
La déco est importante pour un chef op’ et Olivier était un compagnon de tournage exceptionnel, enthousiaste, positif, débordant d’énergie.

Claude Chabrol par Eduardo Serra, AFC, ASC

In memoriam

J’ai commencé à travailler avec Claude Chabrol en 1996.

Quelques années avant, Jean Rabier avait terminé sa longue carrière. Un peu plus tard, les fidèles de Chabrol (électro, machino, etc.), réunis dans une maison du Lubéron, ont réfléchi à un nouveau chef-op compatible avec son équipe et les exigences de Chabrol. J’ai été choisi et depuis ai eu le bonheur de tourner sept des huit derniers films de Chabrol.

Alain Corneau nous a quittés

In memoriam

C’est avec consternation que nous avons appris la disparition du cinéaste " musicien " Alain Corneau, mort d’un cancer dans la nuit du 29 au 30 août dernier. Il était âgé de soixante-sept ans.
Homme d’une érudition profonde, d’une intelligence curieuse, d’une culture musicale et littéraire sans égal, il n’aura eu de cesse, à travers ses films, d’être en quête de lui-même, à l’instar de nombre de personnages qu’il a mis en scène, de France Société anonyme (1974), son premier film, à Crime d’amour (2010), sa dernière œuvre.

William Lubtchansky, une "sagesse de vieil indien du cinéma"
par Alain Bergala

William Lubtchansky

Cahiers du Cinéma, juin 2010

William Lubtchansky vient de mourir à 73 ans. Il a été l’accompagnateur au long cours des films fleuves de Claude Lanzmann, de Jacques Rivette, de Jacques Doillon, de Jean-Marie Straub et Danièle Huillet, il a suivi Godard dans son îlot grenoblois des années 1970, il s’est embarqué dans les pirogues légères d’Otar Iosseliani et de Philippe Garrel, bref il a été toute sa vie l’opérateur totémique des cinéastes qui cherchaient d’autres terres à découvrir.

William Lubtchansky
par Caroline Champetier, AFC

William Lubtchansky

Willy je m’adresse à toi, tant le sentiment est violent d’une conversation interrompue.
Depuis plusieurs mois, années même, il nous était venu à l’esprit, Bob Alazraki, Jean-Pierre Beauviala et moi de nous entretenir avec toi, bien sûr autour de ton impressionnante carrière, à propos de films précis que tu as magnifiés par ta vision, mais aussi au sujet de ta vie dont chacun ici connaît des parcelles plus ou moins étendues, car derrière ton extraordinaire aisance humaine, faite de générosité, d’instinct, de timidité aussi, tu étais un homme secret, mystérieux, qui cachait ses effrois, on allait avec toi de découverte en découverte, on voyageait, comme tes ancêtres sans doute.

Kodak rend hommage au grand directeur de la photographie William Lubtchansky
par Nicolas Berard

William Lubtchansky

C’est avec beaucoup de tristesse que nous avons appris dernièrement la disparition de William Lubtchansky. L’équipe Kodak se joint à moi pour saluer la mémoire de Willy dont le nom est inscrit à jamais dans l’histoire du cinéma, lui qui a tant œuvré pour faire rayonner un métier de directeur de la photographie dont il a porté très haut les valeurs.

Bernard Jubard nous a quittés

Bernard Jubard

Nous avons appris avec une profonde tristesse le décès de Bernard Jubard, le 2 février dernier.
Comment honorer la mémoire de Bernard Jubard sans souligner avant toute chose que ce passionné de cinéma était, dès qu’il en avait le loisir, un grand cinéphile devant l’éternel ?

Bernard Jubard, témoignage
par Richard Andry

Bernard Jubard

Bernard Jubard nous a quittés début février, après une longue maladie qui ne fait pas souvent de cadeaux, à lui qui savait tant en faire aux autres. Pour ceux qui ne l’ont pas connu, c’était le Monsieur Kodak avant Monique Koudrine.
Engagé dans la défense de notre métier, c’était de surcroît une véritable encyclopédie du cinéma, il voyait tous les films, longs ou courts et avait le courage de dire ce qu’il en pensait à ceux qui les avaient faits.

Jacques Baratier ou l’insouciance irrévérencieuse
par Jean-Michel Humeau

Jacques Baratier

Jacques Baratier est parti très discrètement, un peu comme s’il se cachait pour nous faire une farce, ou comme s’il s’inquiétait du désordre produit. Il était là, mais il l’est encore, pour marquer sa différence par son humour, son impatience, son plaisir d’aimer et d’être aimé sans allégeance ni dépendance, convaincu qu’il pourrait, qu’il pouvait, éclairer son temps encore et toujours de cette élégance, légèreté, insouciance irrévérencieuse, extravagance mal assorties au milieu conventionnel du cinéma français.

Jacques Baratier nous a quittés

Jacques Baratier

Le cinéaste Jacques Baratier est mort à Antony le 27 novembre d’un arrêt cardiaque à l’âge de 91ans.
Né en 1918 à Montpellier, Jacques Baratier découvre le cinéma en 1947 alors que, au cours d’un séjour en Afrique, il se fait embaucher comme assistant sur un tournage rencontré par hasard.

Centième anniversaire de la naissance d’Henri Alekan

Henri Alekan

La Cinémathèque française organise une séance spéciale, le samedi 27 juin 2009 à 14h30, Salle Henri Langlois, autour d’une projection de L’Etat des choses de Wim Wenders.
Et, après la projection, une rencontre avec Agnès Godard, Willy Kurant, Jean-Louis Leconte et, sous réserve, Wim Wenders.



Roger Planchon
par Gérard Simon

In memoriam

Roger Planchon est mort ce mois-ci. J’ai eu la chance et le plaisir de faire ses deux derniers films, Louis enfant-Roi et Lautrec.
Il était le grand homme de théâtre que l’on sait, mais surtout un ogre malicieux affamé de travail et de cinéma, un despote éclairé et chaleureux, un formidable scénographe à l’œil incroyablement sûr.