Les Entretiens AFC

Peter Zeitlinger, BVK, ASC, nous parle de ses choix pour filmer "L’angelo dei muri", de Lorenzo Bianchini
"L’espace et le temps", par François Reumont

Se déroulant presque uniquement dans un appartement vétuste et sombre, L’angelo dei muri, (The Angel in the Wall), de Lorenzo Bianchini, est une étrange histoire mêlant présent et passé entre un vieil homme seul menacé d’expulsion et de nouveaux locataires. Le résultat évoque dans sa forme et sa mise en scène notamment Les Autres, de Alejandro Amenábar (2001). C’est le directeur photographie autrichien Peter Zeitlinger, ASC, qui est derrière la caméra de ce film où les plans sont comptés, et la chorégraphie entre comédiens et caméra très déterminante. Une mise en scène de l’espace avant tout. (FR)

Le directeur de la photographie Sturla Brandth Grøvlen, DFF, parle de son travail sur "War Sailor", de Gunnar Vikene
"Voyage au bout de l’enfer" par François Reumont

Rares sont les films de guerre sans soldats. C’est le parti pris du réalisateur norvégien Gunnar Vikene et de son impressionnant Kriegsseileren (War Sailor), projeté en Compétition principale pour la Grenouille d’or de la meilleure image 2022. Évoquant par sa construction narrative Deer Hunter, de Michael Cimino (auquel il pourrait emprunter sans complexe le titre français, Voyage au bout de l’enfer), ce "matelot de guerre" est un film tout en nuances où destin, amitié et survie forment un puissant carburant dramatique. C’est Sturla Brandth Grøvlen, DFF, directeur de la photographie danois (Rams, en 2015, déjà récompensé par une Grenouille d’argent), qui met en image cette histoire à la fois épique et très intime... (FR)

Retour sur la séance de Q&R avec Florian Hoffmeister, BSC, à propos du film "Tár", de Todd Field
"Les fantômes du passé", par Clément Colliaux

De Gustav Mahler à Leonard Bernstein, Lydia Tár ne dialogue presque qu’avec des fantômes. Florian Hoffmeister, BSC, est nommé dans la compétition principale pour Tár, de Todd Field, qui suit la célèbre cheffe d’orchestre éponyme (un personnage inventé interprété par Cate Blanchett) entre répétitions avec un grand orchestre allemand, composition en isolement, rapports distants avec sa compagne et retour de vieux démons à l’heure d’internet. Une existence solitaire accentuée par beaucoup de plans en courte focale, souvent fixes, et des décors qui entre boiseries et béton rivalisent de teintes sourdes, avec lesquelles trancheront les puissantes envolées musicales.

Michał Dymek, PSC, revient sur le tournage de "EO", de Jerzy Skolimowski
"Le cinéma et le hasard" par François Reumont

Hommage à Au hasard Balthazar, de Robert Bresson, EO, de Jerzy Skolimowski, a pris tout le monde par surprise lors de la première journée de compétition à Cannes 2022. Remportant à l’issue de la quinzaine un Prix du jury mérité, avec à la clé un discours hilarant de remerciements à ses comédiens équidés de la part de son réalisateur de 84 ans. A l’occasion de sa présentation hors compétition en Séance spéciale à Camerimage, nous revenons avec le directeur de la photographie Michał Dymek, PSC, (32 ans) sur cette collaboration hors norme entre road movie, poème visuel et fable animaliste. (FR)

Conversation avec Stéphane Fontaine, AFC, à propos de son travail sur "Revoir Paris”, d’Alice Winocour

Dans Revoir Paris, Virginie Efira incarne Mia, une victime des attentats du 13 novembre 2015, revenant à Paris trois mois après l’attaque, et cherchant à retrouver ses souvenirs de l’événement. Avec sincérité et pudeur, le film dresse le portrait d’une jeune femme et d’une ville qui cherchent toutes deux à se reconstruire après le traumatisme. Après une sélection à la Quinzaine des réalisateurs, le film est présenté à Camerimage, dans la sélection Contemporary World. A cette occasion, Margot Cavret a rencontré Stéphane Fontaine, AFC, directeur de la photographie de ce film, pour évoquer avec lui cette première collaboration avec la réalisatrice Alice Winocour.

Darius Khondji, AFC, ASC, parle de "Bardo, False Chronicle of a Handful of Truths", d’Alejandro González Ińárritu, pour "Cinematography World"

A l’occasion de la projection de Bardo, False Chronicle of a Handful of Truths, d’Alejandro González Ińárritu, en compétition au 30e Camerimage, nous proposons de lire un article de Ron Prince, publié en anglais dans le n° 012 (à venir) du magazine britannique Cinematography World, dans lequel le directeur de la photographie Darius Khondji, AFC, ASC, parle de son travail sur le film.

Le directeur de la photographie John Davey parle d’"Un couple", de Frederick Wiseman
Par Madelyn Most pour l’AFC

« Prendre des photos a toujours été une passion pour moi. Je pense que le meilleur poste sur un tournage est à la caméra. J’adore opérer, j’aime les défis. Capturer des images - en espérant et en priant pour que les gens aiment les regarder - me donne une grande satisfaction. J’éprouve du plaisir à regarder dans le viseur. J’ai eu tellement de chance. »

Entretien avec Vittorio Storaro, AIC, ASC, à propos de sa conception de son métier, sa carrière et ses projecteurs "Muses of Light"
"Zeus et ses neuf filles", par François Reumont pour l’AFC

Faisant équipe depuis 2015 avec Woody Allen, Vittorio Storaro est actuellement en tournage à Paris. Annoncé comme un retour au thriller (dans la veine de Crimes et délits ou Match Point, les deux perles noires de sa longue filmographie, ce film est annoncé comme l’ultime réalisation du cinéaste New Yorkais. Vittorio Storaro, AIC, ASC, revient avec nous sur sa carrière mythique, sur sa définition du rôle d’"Auteur de la cinématographie" (et non pas de directeur de la photographie) ainsi que sur les "Muses of Light", sa série exclusive de projecteurs LED développés avec De Sisti et baptisés des noms des neuf filles de Zeus. Une gamme distribuée en France par Dimatec et Stéphane Samama, avec qui nous l’avons rencontré. (FR)

Le directeur de la photographie Fredrik Wenzel, FSF, parle de son travail sur "Sans filtre", de Ruben Östlund

A l’occasion de la sortie en salles, le 28 septembre 2022, de Sans filtre (Triangle of Sadness), de Ruben Östlund, lire ou relire l’entretien dans lequel le directeur de la photo suédois Fredrik Wenzel, FSF, raconte son tournage du film, qui a obtenu la Palme d’or du 76e Festival de Cannes et dont l’équipe son a été lauréate du 69e Prix de la CST.

Le chef opérateur Alex de Pablo revient sur le tournage de "As Bestas", de Rodrigo Sorogoyen
Un western au bout du monde

Projeté dans le cadre de la sélection Cannes Première lors de la 75e édition du Festival *, As Bestas, de Rodrigo Sorogoyen, est un thriller psychologique rural dans lequel un couple de jeunes grands-parents français (Denis Ménochet et Marina Foïs) ont décidé de vivre leur passion en s’expatriant dans un petit village perdu au milieu des montagnes de Galice. Quand les relations s’enveniment avec leurs voisins xénophobes au sujet d’un projet d’éoliennes, Antoine décide d’utiliser une petite caméra vidéo cachée pour garder les preuves de leur harcèlement. Alex de Pablo signe les images de ce film, tourné entièrement en décor naturel, sur lequel plane l’ombre du western. (FR)

Dominik Moll et son chef opérateur Patrick Ghiringhelli reviennent sur leurs choix pour le tournage de "La Nuit du 12"
Mais qui a tué Clara Royer ?

Le fidèle tandem Gilles Marchand (scénario) et Dominik Moll (scénario et réalisation) signe un polar ambitieux où, malgré la simplicité apparente de l’histoire, rien ne semble se dérouler comme prévu. La Nuit du 12 a enthousiasmé la critique à l’issue de sa présentation à Cannes Première *, et c’est aussi l’adaptation d’un ouvrage de Pauline Guéna (18.3 - Une année à la PJ – éditions Denoël) qui raconte le travail au quotidien des inspecteurs. Le film se concentrant sur une des enquêtes du livre. Menée par Bastien Bouillon et Bouli Lanners, elle va peu à peu laisser la place à une réflexion sur les rapports entre les hommes et les femmes. Patrick Ghiringhelli signe les images de cette fable tendue et noire, située entre Grenoble et Saint-Jean-de-Maurienne, une petite ville industrielle en fond de vallée alpine que des chats et l’ombre de Twin Peaks traversent parfois. (FR)

Les entretiens au Festival de Cannes 2022

Depuis l’ouverture du 75e Festival de Cannes, mardi 17 mai 2022, nous avons publié 30 entretiens et textes dans lesquels des directeurs de la photographie parlent de leur travail sur un film sélectionné dans l’une ou l’autre des sélections et sections. Voici réunis les liens permettant de lire ou relire chacun d’eux.

Darius Khondji, AFC, ASC, évoque son travail sur "Armaggedon Time", de James Gray
Automne à New York

Film automnal et sombre, baigné d’une lumière solaire dorée vacillante, Armageddon Time, de James Gray, est un long métrage rempli de souvenirs pour son réalisateur. Une histoire constituée d’une galerie de personnages ayant tous existé, tirés de son enfance dans le quartier du Queens. Avec au centre de l’intrigue un adolescent à la recherche de lui-même – interprété à l’écran par le jeune Banks Repeta – entouré de Anne Hathaway (la mère), Jeremy Strong (le père) et Anthony Hopkins (le grand-père). Darius Khondji, AFC, ASC en est le maître d’œuvre à l’image, proposant une image sobre et douce dans ce New York du milieu des années 1980, où la musique hip hop naît tandis que le mouvement punk s’éteint peu à peu. (FR)

Benjamin Loeb, FNF, nous parle du tournage de "Sick of Myself", de Kristoffer Borgli
Grain de beauté

Le directeur de la photo norvégien Benjamin Loeb, FNF, a cette année à Cannes deux films en sélection : When You Finish Saving the World, le premier long métrage du comédien Jesse Eisenberg (le Mark Zuckerberg de The Social Network), et Sick of Myself, de son compatriote Kristoffer Borgli. Deux films indépendants tournés sur pellicule (16 et 35 mm 2p), qui témoignent du retour en force sur la Croisette des projets choisissant l’argentique pour traduire leur vision sur l’écran. (FR)

Hélène Louvart, AFC, évoque son travail de collaboration avec Léonor Séraille sur "Un petit frère"

Alors qu’elle remporte la Caméra d’or en 2017 pour son premier film Jeune femme, Léonor Séraille revient sur la Croisette en Compétition officielle avec Un petit frère. L’histoire se déroule sur vingt ans, on accompagne d’abord la mère, Rose, une jeune femme ivoirienne qui débarque avec ses deux enfants à Paris en 1989. Grâce à des ellipses, la réalisatrice nous guide ensuite vers l’un des fils, Jean, puis vers le plus jeune, Ernest. Trois époques, trois points de vue. La directrice de la photographie Hélène Louvart, AFC, évoque son travail de collaboration avec Léonor. (BB)