Jean-Yves Escoffier était, non seulement un homme épatant, gentil, énergique et prévenant mais aussi un grand directeur de la photo précis et créatif. J’ai eu la chance inouïe de travailler avec lui. (...)
J’ai eu l’occasion de travailler brièvement avec Jean-Yves, lorsque j’ai tourné quelques scènes additionnelles de "Crow II" qu’il avait éclairé. J’essayais de trouver comment il avait photographié ce film. J’avais sa liste de projecteurs et quelques indications. Mais j’avais toujours du mal à définir quelle était sa méthode. Gentiment, Jean-Yves s’est déplacé, de Los Angeles à Vancouver, pour quelques heures, afin de me donner les informations nécessaires pour que mes images raccordent avec les siennes. Nous avons passé quelques heures (…)
Jean-Yves était un homme singulier. On s’était rencontré chez Alga, j’étais tout jeune à peine dégrossi. Il avait décidé de me prendre comme premier assistant, sans connaître mes compétences, après une discussion de plusieurs heures sur le Brésil, pays dont on était amoureux tous les deux. Il était aventureux, dans le sens du voyageur découvrant dans tous les actes de sa vie de nouveaux horizons. (...)
Un premier film, pour lui comme pour moi, qui ne savais rien, avec la peur au ventre à en crever, la décomposition panique, et lui si frêle qui tenait hors de l’eau, avec la patience des anges, et cette foi du charbonnier qui a sauvé "Simone Barbès" du naufrage. Même si nos chemins se sont séparés par la suite, avec des options radicalement différentes en matière cinématographique, ce sont des choses qu’on n’oublie pas.
Tout récemment, il revenait en France en coup de vent, voyait "Un petit cas de conscience", disait ne pas comprendre (…)
Il avait choisi la vie. Cette " putain de vie miraculeuse ". Il savait de quoi il parlait. Il savait aussi le coût à payer : les abandons que cela impliquait. Il n’a pas hésité. (...)
Jean-Yves Escoffier s’est éteint chez lui à Los Angeles au tout début d’avril. Aux dires de Sandra, son agent, son cœur l’aurait lâche alors qu’il visionnait une cassette, un script sur les genoux, au milieu de l’après-midi. Il etait seul. Voilà pour "s’est éteint".
Notre première rencontre remonte aux calendes, alors que je l’assistais sur un industriel. On s’est ensuite recroisé quelques fois. J’ai vraiment commence à le connaître un peu mieux il y a peu. Nos parcours etaient pour le moins similaires, même si le succès de Jean-Yves (…)
J’ai appris avec une profonde tristesse la mort si prématurée de Jean-Yves Escoffier. Nous perdons un homme remarquable et un très grand chef opérateur. Par son regard si pur, son sens étonnant de la lumière, il aura joué un rôle de premier plan dans la réussite de quelques-uns des plus beaux films de ces vingt dernières années...
Une cinquantaine de directeurs de production et producteurs exécutifs étaient présents le 3 mars pour découvrir à Marseille les nouveaux bâtiments du Pôle Médias Belle-de-Mai et, notamment, les studios de Marseille.
Rattaché depuis janvier 2002 à la Direction Générale des Affaires Culturelles de la Ville de Marseille, le Bureau du Cinéma, créé en 1996 et membre de la Commission Nationale du film France, a pour objet de favoriser les tournages dans la cité phocéenne en apportant gracieusement une aide technique et logistique aux sociétés de production.
fait un bilan de sa présidence. Il remercie Claire Marquet, Jean-Noël Ferragut, Jean-Jacques Bouhon et Isabelle Scala de leur travail pour l’association. Il regrette que, parfois, les membres sont moins actifs que nos associés. Il remercie ces derniers de leur bonne volonté et de répondre « présent » quand on les sollicite. Philippe rappelle que l’AFC a eu la tristesse de perdre deux de ses membres actifs depuis la dernière assemblée générale : Bertrand Chatry et André Neau. Il rend compte ensuite des activités de l’AFC lors de l’année 2002 (…)
Sur proposition du bureau de l’AFC, une motion de soutien au "Conrad Hall’s Statement" est adoptée à l’unanimité par l’assemblée. Voici le texte que Conrad Hall a diffusé peu avant de décéder et que l’AFC soutient : « En tant que directeur de la photographie, notre responsabilité concerne l’image visuelle aussi bien que le bien-être de notre équipe. Nous nous efforçons d’explorer le langage de la cinématographie et l’art de raconter une histoire. La pratique qui se répand de travailler un nombre d’heures incalculables compromet non (…)
J’ai connu André Neau dans les années soixante. Il fut mon cadreur dans une comédie musicale de la RTF (Radio Télédiffusion Française) de Jacques Rozier, dans la série Ni figue, ni raisin, " éclairée " par la grâce d’Anna Karina. Il venait de cette " école " de la RTF des studios de Joinville. Ecole " prête à tout ", passant indifféremment de la fiction au reportage et très engagée sur le front syndical (une autre époque !)
J’avais perdu sa trace en vivant aux USA, quand la qualité de la photo de Martin Guerre fut une véritable découverte (…)
André va mettre des couleurs au Paradis. Il va le rendre beau. Comme il a su le faire pour la terre pendant un trop court séjour. Son regard était bon, c’est-à-dire juste. Il aimait les gens, cela se voyait ; Il aimait la vie, elle le lui rendait bien. J’étais jeune : André m’a appris à regarder les lumières du monde, à les aimer et à les réinventer. J’ai beaucoup rêvé et donc filmé en sa compagnie. Que du bonheur grâce à lui. C’était doux et fraternel. Très rigolo, aussi. Il savait inventer avec humilité, délirer avec douceur, et rire sans (…)
Notre ami André Neau est mort et j’éprouve, comme tous ceux qui l’ont connu, estimé, aimé, beaucoup beaucoup de peine. Nous nous étions rencontrés en 1975 pour mon premier long métrage et en quelques jours, grâce à quelques regards posés en commun sur des visages, des corps, des objets dont la nature semblait varier avec les variations de la lumière naturelle, nous avions établi une complicité qui a duré près de vingt-cinq ans et qui, d’années en années, avait de moins en moins besoin de mots.
C’est l’extrême sensibilité d’André et sa (…)
Réuni en séance exceptionnelle le lundi 17 février 2003, à la suite de la disparition tragique de son président, le Comité directeur d’Unifrance s’est unanimement associé à l’hommage qui a été rendu à Daniel Toscan du Plantier par Jeanne Moreau. (...)
Quand Maurice Pialat a reçu la Palme d’or à Cannes pour "Sous le soleil de Satan", quelques rangs de siffleurs professionnels lui ont fourni l’occasion d’être, en une phrase, totalement lui-même. Le poing levé, il a dit : « Si vous ne m’aimez pas, sachez que je ne vous aime pas non plus. » Avec ceux qui applaudissaient, j’ai entendu : « Si vous m’aimez, sachez que je vous aime aussi. »
C’est dans cette perpétuelle contradiction que s’est écrite cette grande page du cinéma mondial qu’est l’œuvre de Maurice Pialat. Il nous reste à la (…)