Aux abois

Tournage été 2004. Ce film est une adaptation du roman de Tristan Bernard Aux abois. C’est une histoire policière qui se déroule dans les années 1950, à Paris.
Son aspect très noir, la vision dadaïste des rouages de notre société en fait un film courageux à produire.
Il se dégage de Philippe Collin, le réalisateur, une élégance que l’on retrouve dans le personnage principal de ce long métrage. Et c’est cette élégance qui a poussé la productrice, Béatrice Caufman, à se battre pour trouver les moyens de produire ce sujet. Elle a voulu donner à Philippe Collin la possibilité de matérialiser sa vision, son point de vue d’auteur.
Tous les films qu’elle a produits au sein de sa société BC film présentent la caractéristique commune d’une écriture très personnelle. Cette caractéristique, qui vise à offrir à un individu l’opportunité d’exprimer son état d’esprit, plutôt que de chercher une rentabilité financière, me touche.
J’admire d’autant plus cette perspective, qu’elle ne nuit pas aux conditions dans lesquelles nous travaillons. Béatrice Caufman nous a payés d’elle-même au tarif syndical en mettant un point d’honneur à nous régler dans les délais. Cette cohérence dans la gestion d’une production est d’autant plus formidable qu’elle contrecarre les préjugés actuels sur les politiques économiques.
Béatrice Caufman nous a donné les moyens de servir au mieux le film et je l’en remercie avec toute mon équipe. Nous avons été très satisfaits de la manière dont la production et la réalisation ont collaboré pour ce long métrage. Grâce à leur travail en amont, le tournage s’est déroulé dans de bonnes conditions.
L’histoire du film étant très noire, nous avions décidé de faire une image très colorée pour donner du relief au récit. Je me suis référée au Technicolor. Retrouver les teintes du Technicolor est une sorte de quête du Graal. On ne l’atteint jamais. J’ai osé des choses que je ne regrette pas comme mon travelling avant à l’épaule dans un train arrêté. Cela fait partie des coups de tête qui personnalisent mon travail. Philippe Collin a exprimé sa satisfaction et c’est le plus beau compliment que l’on puisse me faire.