Qui de nous deux

Je sais que j’ai eu beaucoup de plaisir à faire ce film car l’équipe technique était adorable et très efficace. Nous avions peu de moyens, des contraintes énormes et nous avons fait un travail sans concessions aux difficultés rencontrées.

L’équipe image se composait d’un chef électricien, Cafer Ilhan, d’un premier assistant caméra, David Grinberg, et de Patrick Chizallet, stagiaire machino.

Nous avons fait l’image de ce film à quatre avec beaucoup de complicité. Cette collaboration était efficace, nous avons eu du plaisir à filmer l’adolescence, à chercher le point de vue de l’adolescent.

La production Pyramides nous a toujours soutenus et le film a pu se faire en six semaines.

Les choix logistiques du film sont venus d’eux-mêmes, il ne fallait pas détruire l’intimité du trio familial auteur du projet : le père réalisateur, la fille comédienne et la mère monteuse. On tournait, dans leur appartement, le journal de leur fille !

J’ai choisi une équipe légère et délicate pour se mouvoir dans ces nœuds dont Freud aurait été friand. Le Super 16 avec des objectifs Zeiss T 2,1, un gonflage optique et deux pellicules Kodak, la 18 et la 05, nous ont permis de préserver la délicatesse des peaux adolescentes. 70 % du film est en caméra portée, jamais établie, en mouvement, légèrement maladroite et indécise, C’est mon interprétation de l’adolescence : un être en danger, très fragile, difficile à cerner et en perpétuel mouvement. »