Benjamin Bergery

par Philippe Pavans

par Philippe Pavans de Ceccatty La Lettre AFC n°147

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Me voilà donc en face de Benjamin. Nous nous sommes d’abord installés sur sa terrasse, mais un dernier soleil d’été encore un peu trop vigoureux et le cours de danse du ventre de la voisine nous incitent à nous rapatrier dans son bureau. Du matériel informatique de pointe côtoie un chutier bien mystérieux sans table de montage alentour, quelques objets d’art plus ou moins expérimentaux émergent des matériaux et des outils d’un chantier encore frais. « Work in progress » me dit Benjamin en m’introduisant.
Nous avons du mal à en rester à la description d’un parcours personnel, nous avons lui comme moi une incurable tendance à la digression. Nous dérivons sur le déclin du naturalisme et l’avènement de l’impressionnisme, sur le concept d’une image " crue " (non traitée), et de sa validation ou non dès le tournage. C’est bien agréable.

Quelques faits malgré tout :
Père journaliste français et mère artiste new-yorkaise.
Enseigne au Media Lab du MIT.
Développement de jeux vidéo chez Atari et du prototype d’un outil de montage virtuel chez Lucas Films.
Tout cela colle assez bien avec cette première impression que je garde de lui, lorsqu’il apparaît à la tête de Panavision à Montrouge. Un certain décalage avec le microcosme de la profession et de ses archétypes, un peu un extraterrestre, il faut bien le dire, entre " envahisseur " et " petit prince ", plutôt Steve Jobs que Bill Gates.
En parallèle avec une activité d’enseignant à USC, cela fait déjà quelques années qu’il travaille à Los Angeles pour Panavision dans le cadre d’un programme spécial de liaison avec les jeunes cinéastes indépendants.

Ce n’est donc pas avec l’ambition de faire de la simple promotion commerciale qu’il arrive en France pour lancer les optiques Primo. Il souhaite réaliser un vrai travail d’évaluation et de recherche avec les directeurs photos qu’il va tout de suite contacter (Yves Angelo, Renato Berta, Caroline Champetier, Philippe Rousselot). Il restera ensuite fidèle à cette démarche avec le numérique lorsque qu’apparaissent la HD Cam et la Genesis. Il ne manquera jamais une occasion d’expérimenter, d’essayer.

Benjamin Bergery, photo Philippe Pavans
Benjamin Bergery, photo Philippe Pavans

Après ces années consacrées à Panavision, et dans le prolongement de son magnifique livre sur le travail de 21 directeurs de la photo (Reflections) le voilà de nouveau disponible à ses projets, ses questions, ses expériences et celles des autres. Benjamin est disponible comme consultant HD et Film (voir le site bergery.net).

MIT : Massachusetts Institute of Technology
USC : University of Southern California