Bilan nuancé pour la saison cinématographique 2009

A l’occasion du dernier Festival de Cannes, Véronique Cayla, présidente du CNC, a présenté aux professionnels du secteur réunis à l’Hôtel Majestic le bilan 2009 du cinéma français. Si le nombre des entrées en salles a dépassé le " seuil symbolique " de 200 millions de spectateurs, en augmentation de 5,7 % par rapport à l’année 2008, et si les recettes ont connu une hausse de 8 %, il n’en va pas de même dans trois des autres secteurs de l’audiovisuel et du cinéma en France.
En 2009, la part de marché des films français a enregistré une baisse de 8,5 %, s’établissant à 36,8 %, la production cinématographique affiche elle aussi une légère baisse du nombre de films ayant obtenu l’agrément du CNC, 230 films contre 240 en 2008, et le chiffre d’affaires des industries techniques a quant à lui diminué de 5,7 %, pour un montant de 1,23 million d’euros.

Les films en salles en 2009
21 films dépassent 2 millions d’entrées, contre 14 en 2008.
7 films dépassent 4 millions d’entrées, contre 4 en 2008.
Cette augmentation du nombre d’entrées est également perceptible dans d’autres pays européens : + 16,1 % en Pologne, + 13,1 % en Allemagne, + 5,7 % au Royaume-Uni et, pour la 1re fois, + 1,5 % en Espagne. Seule parmi les principaux pays, l’Italie voit ce nombre diminuer (– 0,4 %).

La part de marché en 2009
La part de marché des films français passe de 45,3 % en 2008 à 36,8 % en 2009. Les films français réalisent 73,99 millions d’entrées, soit un recul de 14,1 % par rapport à 2008.
Le nombre de spectateurs des films américains augmente de 21,6 %, passant à 99,91 millions, et la part de marché du cinéma américain s’établit à 49,7 % en 2009.
Les films européens bénéficient d’une progression de 10,8 % du nombre de leurs entrées, soit 20,20 millions, contre 18,24 millions en 2008. Les films britanniques enregistrent quant à eux une progression de 37,1 % de leurs entrées, s’établissant à 13,71 millions.
Cumulant 6,83 millions d’entrées, les films non américains et non européens atteignent un niveau de part de marché élevé de l’ordre de 3,4 %.

Les films et les fictions à la télévision en 2009
Les chaînes hertziennes historiques diffusent 1 488 œuvres cinématographiques, dont 71,9 % sont programmées en clair. Accusant une diminution de 42 films entre 2007 et 2008, le nombre de films diffusés est en augmentation de 8 pour l’année 2009.
Les chaînes TF1 et France 2 contribuent à cette hausse, diffusant respectivement 187 films (+ 12 films) et 181 films (+ 37 films), tandis que M6 diminue son offre de 12 films, Canal+ diminue la sienne de 9 films et Arte de 23 films. De son côté, France 3 profite des possibilités supplémentaires de diffusion prévue par la réglementation (loi du 30 septembre 1986) en programmant des films Art et Essai (jusqu’à 52 films dans l’année).
Les chaînes hertziennes diffusent 8 071 heures de fiction en 2009, soit un volume en recul de 1,7 % par rapport à 2008.

La production cinématographique en 2009
La diminution du nombre de films ayant obtenu l’agrément du CNC (10 films de moins qu’en 2008) concerne exclusivement les films produits et financés intégralement ou majoritairement par des partenaires français, films dits " d’initiative française ". 182 films d’initiative française sont ainsi agréés en 2009, contre 196 films en 2008.
Le nombre de films intégralement financés par la France s’établit à 137 en 2009, contre 145 en 2008. 45 films d’initiative française agréés en 2009 ont été réalisés en coproduction avec l’étranger (51 films en 2008). Le nombre de films de coproduction où la France est un partenaire minoritaire est en légère progression par rapport à 2008 et s’établit à 48 films (44 films en 2008).

Les investissements dans les films agréés sont en recul de 26,3 % et atteignent 1,1 milliard d’euros. Les investissements dans les films d’initiative française baissent également de 26,3 % pour atteindre 927,5 millions d’euros alors que le nombre de films recule parallèlement
de 7,1 %.
Sur les films d’initiative française, les investissements français reculent de 27,4 % après deux années successives d’augmentation. Les investissements étrangers dans les films d’initiative française diminuent de 11,3 % par rapport à 2008, en corrélation avec la baisse du nombre de films de coproduction (- 6 films, soit - 1,8 %).
Le devis moyen par film d’initiative française s’établit à 5,10 millions d’euros, contre 6,42 ME en 2008. Le volume total d’investissements dans les films à majorité étrangère décroit. Il recule
de 26,0 % pour atteindre 171,20 millions d’euros (231,26 ME en 2008).

Parmi les 182 films d’initiative française agréés, 125 font l’objet d’une demande d’agrément provisoire de crédit d’impôt (124 sur 196 films d’initiative française en 2008). Parmi ces 125 films, figurent 44 premiers films (39 en 2008) et 25 deuxièmes films (22 en 2008). Le total cumulé des devis de ces 125 films s’élève à 710,42 millions dont 682,47 ME sont intégralement dépensés en France, soit 96,1 %. Cette part s’établit à 61,1 % pour les 57 films d’initiative française qui n’ont pas fait l’objet d’une demande de crédit d’impôt. Globalement, les dépenses réalisées en France par les films bénéficiaires du crédit d’impôt représentent 83,7 % de l’ensemble des dépenses effectuées en France par les films d’initiative française (80,7 % en 2008).

Sur l’ensemble des films de fiction ayant reçu l’agrément de production en 2009, la structure des dépenses se caractérise par une part plus forte de dépenses captée par les rémunérations (56,3 % en 2009, 54,7 % en 2008) et une part légèrement moins importante consacrée au tournage (30,4 % en 2009, 31,0 % en 2008) et à la technique (13,3 % en 2009, contre 14,3 % en 2008). La part des rémunérations varie entre 46,5 % des dépenses totales pour les films dont le coût est inférieur à 1 million d’euros et 59,1 % pour les films dont le coût est supérieur à 15 millions d’euros.

Les dépenses relatives à la technique reculent en 2009. Leur part s’établit à 13,3 %, contre 14,3 % en 2008. Les moyens techniques représentent 8,6 % du coût d’un film (9,8 % en 2008) et les frais de pellicules et laboratoires 4,8 % (4,5 % en 2008).
La part des dépenses de tournage recule légèrement (30,4 %, contre 31,0 % en 2008) en raison de films à budgets élevés qui présentaient de très importantes dépenses de tournage en 2008.

Les industries techniques en 2009
On trouvera sur le site du CNC un intéressant dossier sur les industries techniques établi par le Centre à partir de données fournies par la Ficam, Fédération des industries du cinéma, de l’audiovisuel et du multimédia.

Les financements publics en 2009
L’année 2009 marquant une étape essentielle pour la modernisation du fonds de soutien, la loi de finances prévoit l’affectation directe au CNC des taxes finançant les soutiens au cinéma et à l’audiovisuel. Les crédits destinés aux actions du CNC en faveur du cinéma, de l’audiovisuel et du multimédia s’élèvent à 554,5 millions d’euros dans le budget 2009, l’essentiel provenant du fonds de soutien, soit 540,7 ME.
Les actions du CNC en faveur de l’industrie cinématographique s’organisent autour de quatre axes principaux : les aides à la création, les aides à la production, les aides à la diffusion des œuvres à destination du public le plus large et les actions en faveur de la conservation et de la restauration du patrimoine cinématographique.

Parmi les 182 films d’initiative française ayant reçu un agrément des investissements au titre du soutien financier, 125 font l’objet d’une demande d’agrément provisoire de crédit d’impôt. Le total des dépenses éligibles pour ces 125 films est estimé à 298 millions d’euros et engendrerait un coût global du crédit d’impôt cinéma (dépense fiscale) de l’ordre de 53 millions d’euros.

Dans le cadre de l’ensemble des dispositifs d’aides spécifiques au court métrage, le montant global des aides à la production de films courts s’élève à 10,03 millions d’euros en 2009. La production totale –nombre de courts métrages ayant obtenu un visa d’exploitation en salles – est de 560 films en 2009.

Les aides aux industries techniques servant à accompagner les mutations du secteur liées à l’utilisation des technologies numériques, soutenir l’équipement, la modernisation et la restructuration des entreprises se sont élevées à 4,5 millions d’euros pour 88 projets.

(Sources CNC et Ficam)