Bon rétablissement !
Paru le La Lettre AFC n°245
Le cœur du film se déroule dans une chambre exiguë, le plus souvent maintenue dans ses dimensions par souci de véracité. Dans cette chambre évoluent en permanence deux caméras à l’épaule qui opèrent en champ et contre-champ, plans larges puis serrés, avec glissements précipités ou délicats, pour capturer le meilleur angle sur les acteurs et ne pas rentrer dans le champ l’une de l’autre.
Comment, dans cette impossible configuration, trouver la place pour les deux perchistes, les deux machinistes et les quatre opérateurs ? Tout ce monde agglutiné en deux masses mouvantes autour de chaque caméra.
Et comment y faire exister la lumière ? Lui imprimer un caractère ? D’autant que dans un axe, la découverte de jour comme de nuit sur la cour d’honneur de l’hôpital eut nécessité un traitement plus complexe, rendu difficile par le fait de servir deux axes à la fois. On y arriva pourtant, mais l’opérateur peut-il être satisfait du résultat ?
L’apparition des acteurs efface toutes ces questions. Gérard Lanvin, cloué au lit de cet hôpital par un incroyable hasard, y reçoit la visite de personnages magnifiques. Les dialogues sont justes, poétiques. C’est un bonheur que de voir Jean Becker hésiter sur un paragraphe, une phrase, trouver le mot.
Un tel tournage dont la production était admirablement dirigée par Bernard Bolzinger, reste une odyssée. Jean est un être flamboyant et autant que possible fidèle, un grand cœur bourru, qui gronde comme un orage, à faire peur à un novice, qui trône comme un Kern dans un torrent asséché.
Et le navire rompt les amarres et avance, brise la glace, racle le bord des icebergs. L’on vocifère à bord sans s’entendre. Et les séquences tombent dans l’escarcelle comme des fruits mûrs.
Bertrand Follet et Carlos Cabeceran méritent d’être salués pour la qualité de leur travail au cadre. Contre vents et marées, toujours attentifs et inventifs.
Laurent Bourlier, l’excellent chef machiniste qui a opéré à Lyon, François Coulin, à Paris.
Xavier Renaudot, chef électricien aux grandes qualités humaines et techniques.
Tarik Rebeihi, le premier assistant à la caméra, mon coadjuteur.
Fabrice Bismuth, qui sait réunir avec sagesse le geste et le mot.
Adrien Guillaume, collaborateur essentiel.
Et aussi les deux assistants valeureux que j’ai découvert, Adrien Blachère et Félix Terreyre Saint-Cast.
Une équipe cohérente, proche et forte. Qui zigzague comme l’éclair.
Panavision Alga, sous l’égide de Oualida, nous a suivis méticuleusement.
Transpalux, pour le matériel lumière.
Le laboratoire Éclair a assuré un suivi exigeant, sous la coupole de Catherine Athon et le regard de Thierry Beaumel.
Pour l’étalonnage final, j’ai été accompagné, dans une de ces bonnes salles de Vanves, d’un étalonneur remarquable, Karim El Katari.
Équipe
Cadreurs : Carlos Cabeceran (caméra A), Bertrand Follet (caméra B)1ers assistants opérateurs : Tarik Rebeihi (caméra A), Fabrice Bismuth (caméra B)
2e assistant opérateur : Adrien Guillaume (caméras A et B)
Gestionnaire de données : Adrien Blachère
Assistant vidéo : Félix Terreyre Saint-Cast
Chef électricien : Xavier Renaudot
Chefs machinistes : Laurent Bourlier (Lyon), François Coulin (Paris)
Technique
Matériel caméra : Panavision Alga (caméras RED Epic, série Cooke S4 (du 18 au 180 mm), zooms Angénieux Optimo 15-40 et 45-120 mmMatériel lumière : Transpalux
Laboratoire : Eclair Group
Etalonnage : Karim El Katari