La Dernière vie de Simon

Léo Karman, le réalisateur, avait des références de films américains comme E.T., Super 8, A.I.La Dernière vie de Simon est un véritable conte, il fallait s’éloigner du réel par tous les moyens possibles...
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Le contraste
En premier lieu, je cherchais un fort contraste surtout pour les nuits et les int/jour, mais un contraste de prise de vues, pas un contraste effectué à l’étalonnage. Pour cela, j’ai posé le film à 200 ISO (800 ISO avec un ND6). Cela m’obligeait donc à éclairer plus, à utiliser des sources lumineuses importantes.

Les optiques
On a fait des premiers tests chez Panavision pour les optiques. On voulait des optiques anamorphiques pour magnifier le réel. Je souhaitais aussi des optiques lourdes et encombrantes. Je pense qu’on ne fait pas le même film avec une caméra légère ou une caméra encombrante. On réfléchit autrement en termes de découpage. Avec Léo, dès que l’on a placé une optique de la série anamorphique Panavision Primo AL, on a tout de suite été séduits et certains que ce serait les optiques du film. Et comme le film était un petit budget, nous avons sélectionné deux optiques : le 35 mm et le 50 mm de la série Primo AL.


Les couleurs et l’étalonnage
Ensuite, je suis allé sur les décors du film en Bretagne avec mon assistant et Léo pour faire une journée d’essais. Les extérieurs de la maison, les intérieurs, les costumes. On était réellement proches des conditions de tournage.
Avec Florine Bel (Color Scientist) et Karim El Katari (l’étalonneur), on a commencé à parler couleur sans image, de manière théorique, poétique, c’étaient des mots, des sensations, des harmonies. Dans ce film, nous cherchions à sculpter la palette pour mettre en avant certaines couleurs et certains mélanges de couleurs. Suites à nos discussions préalables, Karim et Florine ont proposé plusieurs traitements de couleur différents. On en a choisi un, que l’on a affiné avec Karim. On cherchait des ciels d’un bleu profond type Kodachrome, des verts plutôt éteints, denses, qui tendent vers le froid. Des peaux plutôt diaphanes en jour et chaudes en nuit.

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Florine, en tant que Color Scientist, suivait nos discussions avec l’étalonneur et, avec une démarche empirique, elle s’est remise à sculpter le cube de couleurs, à préciser les couleurs, pour obtenir des couleurs plus franches suivant les intentions.
Je suis revenu une semaine plus tard pour travailler sur les mêmes images. Florine et Karim nous ont présenté quatre looks différents (extérieur jour soleil / extérieur jour ombre / intérieur nuit / extérieur nuit). On a finalisé les tendances de couleurs et les effets, ces réglages ont servi sur l’étalonnage des rushes.

Le Color Scientist
Aujourd’hui, les caméras captent de plus en plus et de mieux en mieux les nuances de couleurs. Les espaces de couleurs en étalonnage sont de plus en plus larges. Pourtant nous, opérateurs, notre rôle est de réduire cet espace, de faire des choix. Emmener des couleurs à un certain endroit, en supprimer d’autres, tout cela au service d’une histoire. Et plus l’espace est grand, plus le travail est long et complexe. Avant, lorsque l’on tournait en pellicule, nous collaborions avec des chimistes pour développer la couleur. En numérique, le Color Scientist est en quelque sorte cet équivalent. La couleur, c’est du codage et un vocabulaire assez abscons ; le Color Scientist} est alors un véritable partenaire pour percer le mystère du 1 et du 0. C’est d’ailleurs un métier très présent aux États-Unis.

Tournage
Le tournage fut un réel plaisir. C’était le premier film de Léo mais j’avais l’impression d’avoir à mes côtés un réalisateur très expérimenté, rarement dans le doute.
On a tourné le film à Crozon, en Bretagne, et on a trouvé des décors parfaits pour un film fantastique, des décors grandioses qui peuvent être aussi cléments que déchaînés…

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https://vimeo.com/384551358

Équipe

Opérateur Steadicam : Thibault Marsan-Bacheré
Premier assistant opérateur : Ronan Boudier
Deuxièmes assistants opérateurs : Loïc Carrera et Chloé Terren
Chef électricien : Nicolas Maupin
Chef machiniste : Alexandre Chapelard
Chef décorateur : Sandra Michaut-Alchourroun
Responsable VFX : Arnaud Fouquet (Mikros)

Technique

Matériel caméra : Panavision Alga (Arri Alexa Mini et objectifs Panavision série Primo AL)
Matériels électrique et machinerie : TSF Lumière et TSF Grip
Laboratoire : Eclair
Color Scientist : Florine Bel
Etalonneur : Karim El Katari

synopsis

La Dernière vie de Simon est un film fantastique, l’histoire de Simon, 8 ans, orphelin. Son rêve est de trouver une famille prête à l’accueillir. Mais Simon n’est pas un enfant comme les autres, il a un pouvoir secret : il est capable de prendre l’apparence de chaque personne qu’il a déjà touchée…