Les images d’une grande douceur de Bruno Delbonnel

Par Paolo Sabouraud

Mercredi 14, nous avons pu assister à la projection du dernier film des frères Coen, The Ballad of Buster Scruggs - le premier qu’ils réalisent en numérique - en présence du chef opérateur Bruno Delbonnel.

Après Roma, d’Alfonso Cuaron, projeté la veille, c’est encore Netflix qui produit le film. Et la même question est soulevée : y aura-t-il une diffusion en salles du film ? Notamment en France puisque, si tel était le cas, le film devrait attendre trois ans avant d’être disponible sur la plateforme, conformément à l’actuelle chronologie des médias. Pour le moment pas de réponse.

Divisé en six volets, le film retrace les aventures des bandits et des colons du Far-West. La projection était suivie d’une rencontre avec Bruno Delbonnel durant laquelle il a pu aborder son travail. Sur un film comme celui-ci, tout est très bien préparé et story-boardé, et heureusement car sur les quarante-cinq jours de tournage, la météo n’a jamais laissé de répit à l’équipe. La présence des ciels est très forte et pour pouvoir conserver une cohérence lumineuse, il a fallu beaucoup s’équiper et anticiper les nombreux problèmes rencontrés au fil du tournage.

Comme à son habitude, Bruno Delbonnel produit ici des images d’une grande douceur. Il compose la lumière d’une manière presque irréelle, naïve, renouant avec le film de genre ; il cite Douglas Sirk, Charles Laughton. Malgré la référence aux classiques hollywoodiens, il refuse pourtant pour ce western l’emploi des optiques anamorphiques et du Scope, préférant le format 1,85:1.

Paolo Sabouraud est étudiant en 3e année à l’ENS Louis-Lumière, spécialité Cinéma.