Low Life

Les Amants
Un projet que Nicolas souhaitait tourner d’une manière différente par rapport aux autres films qu’il avait déjà réalisés... Revenir un peu à une forme de recherche d’image comme dans Paria, que nous avions tourné il y a déjà fort longtemps (...) en mini DV avec la Sony 1000. Une manière pour lui de s’éloigner du Super 16 qu’il connaissait déjà. Et en s’adaptant aux nouvelles techniques d’aujourd’hui, la perspective de tourner Low Life avec le Canon 1D lui plaisait énormément.
Une des atmosphères lumineuses de "Low Life", photographié par Hélène Louvart
Une des atmosphères lumineuses de "Low Life", photographié par Hélène Louvart

Quelques semaines auparavant, nous avions fait des essais sur les bords de la Seine de jour et de nuit et le résultat était, pour ce que l’on souhaitait, très attirant.
Je découvrais les différentes possibilités de cet appareil un peu comme si c’était un nouveau jouet, 100 ° en température de couleur en + ou en -, un point de vert en +, un point de magenta en -, etc etc, et aussi de pouvoir monter en sensibilité mais pas trop quand même (nous sommes allés maximum jusqu’à 1 600 ISO). Nous avons passé notre temps sur le tournage à faire éteindre des lampadaires que nous pensions être inutiles, quitte à utiliser des lampes sodium ou mercure que nous avons installées dans d’anciennes carcasses de lampadaires que la ville de Lyon nous a mis à disposition.

Pour les intérieurs (tournés à Tours), très peu d’éclairage aussi, les plus grosses sources étant des 2,5 kW HMI envoyés de la cour en réflexion sur le plafond de l’appartement situé au 2e étage, le plus souvent avec des persiennes à moitié fermées.
Le concept étant possible aussi parce que Nicolas souhaitait pour le film des ambiances pénombres, de nuit, d’aube... Egalement des nuits dans des cours intérieures, avec des lampes de poche et des tubes fluos.

Un travail par contre important avec le décor et les costumes afin d’éviter l’effet de moirage, malheureusement trop fréquent avec ce genre d’appareil... Donc, que des tissus unis, et pas de matières dites " à volume " genre velours côtelé... Et puis se dire qu’en extérieur nous pourrions changer de focale pour éviter un sol en pavé éclairé en contre-jour, ou bien placer le point un peu différemment.
Mon " nouveau jouet " n’était pas si léger que cela au final, car malgré son petit volume, avec le convertisseur, les deux écrans de contrôle, et le moteur de point, le tout ressemblait à un drôle d’engin, avec des fils partout. Mais cette configuration nous convenait, car il n’y avait pas de plan à l’épaule de prévu.

Lors de l’étalonnage, le rendu et la définition ont très bien passé " l’étape du grand écran ", nous n’avons pas eu de perte de qualité...
Et ce genre d’image, dans les demi-teintes où les personnages errent dans l’obscurité, se cachent en journée dans des lieux à volets fermés, et vivent plutôt la nuit, (d’où le titre Low Life) correspondait tout à fait avec le rendu de cet appareil photo.
Depuis, nous avons tourné ensemble l’été dernier en Avignon avec l’Alexa et, bien évidemment, avec cette caméra, c’était super... mais je ne regrette en rien notre choix précédent.

Équipe

1er assistant opérateur : Laurent Coltelloni
2e assistante : Aurélie Blin
Chef électricienne : Marianne Lamour
Chef machiniste Mourad Boudhiba

Technique

Caméra Canon 1D avec optiques Zeiss d’Olivier Guerbois
Matériel électrique et machinerie : TSF Lumière et Grip
Finitions : Digimage