Marmaille

Marmaille, premier long métrage de Grégory Lucilly, marque une étape pour le cinéma réunionnais en étant diffusé dans les salles métropolitaines. Dès notre première rencontre, j’ai été frappé par sa sincérité et sa détermination, notamment dans le choix de tourner en créole sous-titré en français. Le défi artistique consistait à éviter une vision misérabiliste tout en veillant à ce que les paysages de La Réunion ne prennent pas le pas sur l’histoire. Marmaille propose une découverte de l’île loin des clichés folkloriques souvent associés à celle-ci.


Le film dresse un état des lieux poignant de la jeunesse réunionnaise à travers le récit d’abandon des personnages principaux, Thomas et Audrey. Leur dynamisme a guidé la manière dont l’histoire a été filmée. Le scénario, d’un grand réalisme, s’appuie sur une enquête d’écriture que Grégory avait réalisée dans un service de l’Aide Sociale à l’Enfance.

Pour décaler légèrement ce réalisme, nous avons opté avec Grégory pour une esthétique visuelle colorée et lumineuse, laissant place à des “accidents de lumière”. J’ai choisi des objectifs Atlas Orion anamorphiques, récemment disponibles à La Réunion, qui apportaient la douceur, les distorsions et le velouté recherchés. La caméra Alexa Mini, réglée à une sensibilité de 2 000 ISO, a permis de créer une légère texture.

Les couleurs principales de l’île, le vert et le bleu, imprègnent de nombreuses séquences. Grâce à une LUT élaborée par Elie Akoka, inspirée de multiples références, les teintes primaires cohabitent de manière plus harmonieuse.

Avec Arnaud Tranchant, chef machiniste, nous avons privilégié une liste de matériel légère pour gagner en flexibilité sur les différents décors et avoir une grande souplesse dans les mises en place. Sans dolly, mais avec un Ronin 2, nous avons pu réaliser des mouvements de grue et des travellings autour des scènes de danse chorégraphiées par Amalia Salle. Cette approche a permis de suivre les mouvements de Thomas avec une grande proximité, traduisant visuellement sa détermination et sa détresse.


Avec Jean-Baptiste Sanson, le chef électricien, nous avons décidé de profiter au maximum de la lumière naturelle, limitant les installations lourdes. Des projecteurs LEDs comme les Luxed, Vortex et Astera ont suffi à modeler la lumière, et un Arri M90 HMI a été utilisé sur quelques séquences pour équilibrer les contrastes entre intérieur et extérieur.

L’énergie de tous les comédiens, notamment Maxime Chalicharane et Brillana Domitile Clain, a été une source d’inspiration constante sur le tournage, ce fut une très belle aventure cinématographique  !

  • Bande-annonce officielle :

    https://youtu.be/4v5tCvtUBco?si=sRUKmD9BC5qMQ2z1

Équipe

Premier assistant opérateur : Antoine Delaunay
Chef électricien : Jean-Baptiste Sanson
Chef machiniste : Arnaud Tranchant
Opérateur Steadicam : Emmanuel Dinh
Cadreur caméra B : David Lautrette
DIT : Mano Lyphout
Etalonneur : Elie Akoka
Dir Prod / Postproducteur : Gilles Monnier

Technique

Matériel électrique : Studio Acoustik /Transpalux
Machinerie : Transpagrip / Arnaud Tranchant
Matériel caméra : Studio Acoustik / Transpacam (Arri Alexa Mini, série Atlas Orion anamorphique)
Postproduction : Archipel
VFX : Benjamin Ganteille
Laboratoire : L’atelier / Bureau Films

synopsis

Thomas, un adolescent réunionnais de 15 ans, n’aspire qu’à remporter un concours de breakdance et partir pour la métropole. Mais quand sa mère le met brutalement à la rue ainsi que sa sœur Audrey, leur monde s’effondre. Placés chez leur père inconnu et livrés à eux-mêmes, ils doivent surmonter l’abandon et se reconstruire.